Les Américains ont décidé de revoir les zones ciblées par l'Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient (MEPI). Ils ont inclus les pays d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie. Les lobbies américains bien implantés en Tunisie et au Maroc cherchent à tout prix à pénétrer la société algérienne. La nouvelle a été donnée par l'ambassade des Etats-Unis à Tunis dans un communiqué de presse. Appartenant au Département d'Etat américain, ce programme politique bénéficiant d'une enveloppe annuelle de plus 600 millions de dollars vise à propager des idées et des comportements de la société américaine. La stratégie du MEPI se veut claire, à savoir la promotion de libéralisme, l'égalité des sexes, la laïcité, la démocratie et la paix par le militarisme. Pour les spécialistes, ce programme est basé sur l'idéologie wilsonienne qui repose sur un monde de paix selon les principes de la démocratie à l'américaine et la libre entreprise capitaliste. Certains responsables politiques ont eu à dénoncer cet impérialisme susceptible de déclencher un choc des civilisations et de la haine envers les cultures locales. Il a été lancé au lendemain des attentats du 11 septemebre 2001, où l'islam a été mis en cause. Malgré ces critiques, les Etats-Unis ont maintenu ce programme et veulent amorcer un changement dans les sociétés du monde arabe. Ce projet couvrait lors de son lancement en 2004 une zone comprenant plus d'une vingtaine de pays. Aujourd'hui, il a été décidé de l'élargir et de toucher, entre autres, l'Algérie. Le MEPI a ouvert deux bureaux régionaux (BR). Le premier est basé à l'ambassade des Etats-Unis à Tunis et couvre les pays d'Afrique du Nord, le Liban et la Palestine, et un deuxième bureau régional basé à Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis couvrant les pays du Golfe en plus de la Jordanie et du Yémen. Il représente la principale politique diplomatique de l'administration américaine. Le communiqué, annonçant l'élargissement de ce programme à l'Algérie, lance un appel à propositions pour des projets visant à promouvoir un «nouveau partenariat public-privé» entre les Etats-Unis et les pays d'Afrique du Nord, notamment dans le domaine du développement économique. Cet appel à propositions invite les communautés nord-africaines à soumettre des projets à financer. Une seule condition est exigée : les projets proposés doivent impérativement être lancés dans quatre secteurs bien déterminés, en l'occurrence l'économie, la politique, l'enseignement et l'émancipation de la femme. Depuis sa mise en place, plus de 600 projets dans 17 pays et territoires ont été financés. Les algériens vont-ils se ruer vers ce financement, en contrepartie de concessions morales et politiques ?