Au moins sept personnes, dont deux enfants, ont trouvé la mort au cours d'émeutes à Maputo, la capitale du Mozambique. Les violences ont éclaté lorsque des milliers de personnes sont descendues mercredi matin dans les rues des faubourgs pauvres de la capitale pour protester contre la hausse des prix du pétrole, du blé, du pain, de l'eau et de l'électricité. Des hausses difficilement acceptables, dans un pays ou environ 90% de la population vit avec moins de deux euros par jour. Des manifestants ont bloqué, mercredi, à l'aide de pneus enflammés, les routes principales conduisant à l'aéroport et à la plus grande banlieue de Maputo, Matola. Des dizaines de magasins et stations-services de Maputo, où vivent un million d'habitants, ont été attaqués par des pillards tandis que les manifestants mettaient le feu à des voitures. La police a tenté de disperser les manifestants à coups de balles en caoutchouc. Submergées, les autorités ont ouvert le feu sur la foule avec des balles réelles. Le dernier bilan fait état de sept morts et 288 blessés. Ces violentes protestations sont considérées comme l'aboutissement d'une série de grèves et manifestations. Le ministre de l'Intérieur mozambicain, Jose Pacheco, a condamné ces émeutes, estimant que les manifestations étaient illégales. Le ministre a reconnu que la Constitution donnait le droit à tous les citoyens de manifester, mais il a déploré que personne n'ait adressé de requête à cet effet aux autorités. En effet, la police avait annoncé lundi qu'elle n'avait autorisé aucune manifestation de ce type tout en précisant qu'elle était bien préparée pour stopper toute action contraire à la stabilité sociale. La police a d'ailleurs annoncé avoir arrêté 142 personnes.