Le chef de l'Etat mauritanien a décidé d'une grâce présidentielle, à la veille de l'Aïd El Fitr, au bénéfice de 35 djihadistes mauritaniens, au terme d'un dialogue qui les a réunis avec des oulémas, et au cours duquel ils ont exprimé leur conviction du caractère illicite, en Islam, des attentats et autres activités criminelles du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dans le Maghreb, le Sahel et ailleurs. Ces djihadistes, dont bon nombre a refusé toute appartenance à cette mouvance, et d'autres exprimé la «révision» de leurs idées anciennes, ont rencontré des oulémas avec lesquels ils ont discuté des préceptes de l'Islam et des conditions du djihad. Ils ont exprimé leur conviction du caractère illicite, dans la religion musulmane, du djihad prôné dans cette région par le GSPC. Les autorités mauritaniennes devraient procéder, prochainement, à la libération de «dizaines d'autres djihadistes». Ce qui représente un autre coup dur à l'organisation de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel émir national du GSPC, après l'accord conclu, au cours du mois sacré de l'année 2010, entre les autorités libyennes et des membres du Groupe islamique combattant libyen (GICL), au terme duquel 37 personnes appartenant à cette organisation ont été libérées, s'ajoutant à des dizaines d'autres relâchées auparavant. Cet accord conclu par le biais de la fondation internationale El Kadhafi pour le développement, créée en 1997 et dirigée par Seif El Islam, fils du leader libyen, a consacré le rejet par cette organisation, qu'Al Qaïda présentait comme une de ses organisations dans la région, du terrorisme prôné par le GSPC, ajoutant à l'isolement de ce groupe salafiste. Le GSPC, presque complètement démantelé en Algérie grâce aux coups qui lui sont portés par l'ANP et les forces de sécurité algériennes, tente une issue, celle d'imposer par le rapt d'Occidentaux une intervention occidentale dans la région du Sahel, et dire après qu'il avait raison de dire que les autorités des pays combattus par lui étaient de connivence avec les pays occidentaux et, par là, tenter de «recruter» parmi des djihadistes de la région, après les difficultés rencontrées dans ce domaine, en Algérie. C'est ainsi que des oulémas et autres désavouent les projets de cette organisation et les méthodes utilisées que sont les attentats terroristes et les enlèvements.