Depuis lundi, les librairies au niveau de la wilaya de Béjaïa sont prises d'assaut par les ménages afin de s'approvisionner en fournitures scolaires. Les chefs de famille se tiennent le ventre avant même de pénétrer dans ces commerces, à cause des prix jugés exorbitants au demeurant. Ainsi donc, après les saignées du mois de Ramadhan et de la fête de l'Aïd, vient le tour maintenant de la rentrée scolaire avec ses dépenses de plus. Si les ménages trouvent les prix des articles scolaires excessifs, les libraires s'en défendent et arguent que les prix affichés sont «raisonnables». Leur argument va tout droit vers le fait que la majorité des fournitures scolaires sont importées, d'où les prix jugés exagérés par les ménages. D'autres motifs sont avancés par les libraires, le payement des impôts, de la caisse des non salariés, du loyer et tutti quanti. Cependant, cela est loin de convaincre les élèves et leurs parents, qui doivent se démener comme des diables afin de compléter et de satisfaire les listes des fournitures scolaires exigées à l'école. D'autres parents se voient contraints de se passer de quelques affaires en différant leur achat. Chacun ses moyens, estime-t-on. Pour la prime de scolarité, son attribution n'est pas encore à l'ordre de jour, puisqu'il faut recenser tous les élèves issus des milieux défavorables pour enfin distribuer cette «roue de secours» aux ménages. Des dépenses pour toute l'année scolaire Pour revenir à l'ambiance dans les librairies que nous avons visitées hier, ce n'est guère la joie, en tout cas pour les chefs de famille, appelés à faire un autre sacrifice pour leur progéniture. il y avait de quoi lorsque l'on sait que les cahiers pour un collégien reviennent entre 800 et 1000 DA. Inutile d'évoquer d'autres fournitures, comme le cartable et le tablier. Pour les lycéens, la somme totale des cahiers dépasse allègrement les 1000 DA. Toutefois, les parents, qui n'ont pas le choix d'ailleurs, ne sont pas au bout de leur peine, puisqu'une fois les articles scolaires achetés, ils doivent désormais consacrer tout un budget pour leur progéniture durant l'année scolaire car il y a le transport, la restauration et tutti quanti. Cela revient cher pour des parents qui se voient contraints de faire quelques boulots secondaires afin d'arrondir les fins de mois de plus en plus difficiles. Toutefois, l'essentiel pour eux, c'est que leurs enfants réussissent dans leurs études, c'est pour cela qu'ils ne ménagent aucun effort.