Entendus par le tribunal de Tébessa pour répondre de mauvaise gestion, d'abus de biens sociaux publics et privés et passation de marchés non conformes à la législation, les directeurs des sites miniers d'ArcelorMittal de l'Ouenza et de Boukhadra et 4 sous-traitants de l'entreprise ont été placés sous contrôle judiciaire. Impliqués eux aussi dans cette affaire scandaleuse, l'ex-directeur général de cette entreprise, O. Benabderahmane, et un directeur d'exploitation, qui n'avaient pas répondu à la convocation du juge, ont fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Des sources judiciaires indiquent que l'enquête ouverte par la brigade économique de la police judiciaire de Tébessa suite à une lettre de dénonciation anonyme a duré près de 16 mois et les policiers ont conclu à l'implication de tous les responsables et des prestataires de services dans le détournement de plus de 600 millions de dinars au préjudice d'ArcelorMittal Tébessa. Selon les mêmes sources, les investigations menées au niveau des deux sites miniers et notamment l'analyse des livres comptables de l'entreprise ont permis de délimiter les responsabilités de chacun dans les passations de marchés douteux. Le dossier remis aux juges serait surtout accablant pour les principaux responsables d'ArcelorMittal Tébessa, à savoir l'ex-directeur général de la société et les deux directeurs des sites de l'Ouenza et de Boukhadra, précise-t-on, en n'écartant pas l'éventualité de la mise en accusation d'autres personnes à l'issue des auditions, encore en cours, des témoins. Nos sources affirment aussi que 6 entrepreneurs privés sous-traitants d'ArcelorMittal Tébessa qui auraient bénéficié de contrats de complaisance avec la société dans le domaine de la maintenance et des fournisseurs en pièces de rechange se sont vu eux aussi placés sous contrôle judiciaire. Les travailleurs de cette entreprise déjà éprouvés par le départ précipité de leur directeur général, Jean Fortin, il y a trois mois, s'inquiètent pour l'avenir des sites après cette série de scandales. Ceci d'autant plus que leur actuel directeur général par intérim, Bouchama Abdelouahab, est placé lui aussi sous contrôle judiciaire.