Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cnppdh), Farouk Ksentini, a estimé hier que le rapport de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) n'a aucune «valeur juridique ou morale». Cette organisation «malintentionnée», selon lui, s'est discréditée encore une fois et devient «l'ennemi juré de l'Algérie». En effet, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme se dit très déçu des agissements de cette ONG, qui s'est autoproclamé «institution mondiale des droits de l'homme» et travaille «à sa guise pour saper le moral d'un peuple». De quel droit cette ONG classe-t-elle l'Algérie (...) Que représente-t-elle dans le monde ? s'interroge-t-il, offusqué de son document rendu public hier et portant sur la situation des droits de l'homme en Algérie. Dans son rapport, la FIDH remis en cause les acquis du référendum sur la réconciliation nationale, notamment la paix arrachée, en soulevant la question des poursuites judiciaires. La situation des libertés de la presse a été également évoquée dans ce rapport, précisant que «la liberté de la presse est malmenée par des lois répressives». Le document de la fédération internationale des droits de l'homme soulève également la question de l'agrément de nouvelles associations, le maintien de l'état d'urgence et l'interdiction de réunions et de rassemblement. Les observations faites par la fédération au sujet des droits de l'homme en Algérie ne sont pas fondées, tient à relever le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme. «C'est une institution qui s'est discréditée et qui devenue aujourd'hui l'ennemi de l'Algérie. Par conséquent, ce qu'elle fait nous intéresse pas du tout, parce que son travail n'est ni crédible ni objectif. Son rapport est fondé sur des informations totalement erronées et orientées contre l'Algérie», relève-t-il. Pour Me Ksentini, cette ONG n'aura aucune chance de travailler avec l'Algérie. «Cette ONG a fait appel à trois algériens qui se considèrent militants de l'opposition, dont un certain M. Bencheikh qui a la double nationalité franco-algérienne. Ce représentant de la FIDH est devenu un ennemi de l'Algérie. C'est une personne versée dans la haine envers le peuple algérien et qui tient des informations infondées sur la situation des droits de l'homme. C'est devenu sa propre profession. Quant à cette ONG, elle se conduit pour moi comme un ennemi», soutient M. Ksentini, qui a eu déjà à travailler sur le thème des droits de l'homme et à réaliser des rapports dans ce sens adressés au président de la République. Une organisation non transparente Sur le plan moral, la FIDH n'est pas transparente, précise-t-il, soulignant que ses «rapports sont manipulés. Par contre, elle se fait plus discrète lorsqu'il s'agit de la violation des droits de l'homme en Afghanistan, en Irak, en Palestine, au Maroc et en Tunisie. Les algériens ont compris depuis longtemps les jeux malsains de ces organisations. C'est vraiment un ennemi juré de l'Algérie tout simplement», a confié le président de la commission. Nous avons tenté de faire réagir les chefs et responsables de partis politiques algériens. Mais la plupart ont demandé un temps de réflexion pour pouvoir commenter le rapport de cette ONG. Le parti des travailleurs, par la voix de Djelloul Djoudi, promet de répondre à ce rapport demain à l'occasion d'une activité organique prévue à Alger. Le chef du parti El Islah, Djamel Benabdesselam, insistant au passage sur son origine kabyle, a dénoncé cette ONG «dangereuse» et «instrumentalisée contre le peuple algérien». «C'est malheureux. A défaut d'apporter son aide et son savoir, elle excelle dans la haine et le déchirement du peuple et des autorités du pays. Je suis outré par ses observations, quand bien même je ne considère pas que la situation des droits de l'homme soit réellement parfaite en Algérie. Nous n'avons pas besoin de leurs rapports, car ils n'ont rien fait pour nous. Pourquoi ne s'inquiètent-ils pas de la situation des millions d'irakiens tués par les américains, des palestiniens, des tchétchènes, des roms et de bien d'autres peuples persécutés qui ne demandent qu'à être considérés. Nous avons compris leurs calculs. Nous ne sommes pas dupes», affirme en substance le chef d'El Islah.