Un vol de lot de matériel électronique a poussé la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Hussein Dey (cour d'Alger) à mener une franche instruction en suivant les propos du détenu et de la victime dont les déclarations étaient opposées. Maître Ouahib suivait les débats avant d'enfourcher un étalon noir et de foncer sur le «parquet source de tous les maux», selon le défenseur qui a tout entrepris pour mener la juge sur le terrain de la défense. Une défense qui a basé sa stratégie sur les ratés du ministère public et surtout cette audition d'un enfant dont le témoignage est normalement à prendre à titre indicatif. Le reste reste l'affaire de Amirouche. Les débats autour de cette histoire de vol ont été plus que clairs, maître Younès Ouahib, l'avocat de Mohammed L., s'en est pris avec beaucoup de calme au ministère public et à son représentant, Zahia Houari, pour les nombreuses irrégularités relevées dans la procédure. Il s'en est pris au parquet car «en professionnel, dira-t-il, je refuse d'évoquer les faits indiscutables. J'aborde le côté bâclage de cette course effrénée du parquet à vite ficeler les dossiers de ce genre». L'avocat de s'est encore étendu sur les débats menés par Nadia Amirouche, la juge du mardi du tribunal de Hussein Dey. A propos de déclarations contradictoires du témoins «mineur» par-dessus le marché, donc un témoignage à garder et à suivre à titre indicatif, le défenseur a crié sa détresse de voir qu'en 2009 il assiste à un détenu, inculpé de vol, évoquer un interrogatoire musclé. «Glissons, madame la présidente et revenons, si vous voulez bien, au mode de vol évoqué par la victime qui travaille dans un cyber et qui a dit n'importe quoi.» Il est vrai que la présidente de la section correctionnelle avait d'emblée signifié la grave inculpation de vol de matériel informatique et que la victime était en même temps l'unique témoin si l'on éloigne du revers de la main ce témoignage d'un enfant qui a dit tout et n'importe quoi sauf ce qui peut être retenu par le champion de l'opportunité des poursuites, en l'occurrence le représentant du ministère public, et à Hussein Dey le parquet est formé d'éléments brillants. C'est dans ce couloir que maître Ouahib avait tiré sur le parquet en signant et persistant que ce n'était pas ici une quelconque stratégie mise en place par la défense, mais bel et bien une tactique vivante de ce qu'avait fait le détenu et surtout de ce qu'il n'a pas fait. «Dans ce genre de dossier, il n'y a qu'un seul verdict, et madame la présidente, lors de la mise en examen et à y regarder de près, vous aurez de quoi transcrire pour confectionner des attendus sensés qui vont en droite ligne avec l'esprit de justice», avait articulé l'avocat qui a suivi le dernier mot du détenu et l'annonce par Amirouche la mise en examen de l'affaire.