Les colons israéliens ont commencé à bâtir de nouveaux logements à un rythme accéléré depuis l'expiration, le 26 septembre, du moratoire gouvernemental sur la colonisation en Cisjordanie. Depuis trois semaines, 544 logements ont été mis en chantier en Cisjordanie, selon un comptage réalisé par une agence de presse étrangère. Beaucoup se trouvent dans des zones censées, selon quasiment tous les scénarios de paix, faire partie d'un futur Etat palestinien. Un chiffre alarmant, selon Ghassan Khatib, porte-parole du gouvernement de l'Autorité palestinienne, qui montre qu'Israël ne prend pas au sérieux le processus de paix supposé mettre fin à l'occupation. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu minimise les nouvelles constructions, affirmant qu'elles n'ont pas d'impact réel sur la carte d'un possible accord de paix. En vérité, c'est sur cette question fondamentale qu'achoppent les pourparlers de paix relancés début septembre à Washington après presque deux ans d'interruption. Le président palestinien avait à maintes reprises menacé de claquer la porte si le moratoire n'est pas prolongé. Depuis la fin du gel de dix mois, le rythme des mises en chantier dans les colonies est quatre fois supérieur à la moyenne habituelle. Selon les chiffres du gouvernement israélien, 2000 constructions de logements sont lancées en moyenne dans les implantations chaque année. Soit en moyenne 115 pour trois semaines, alors que 544 ont été recensées par l'agence de presse américaine AP depuis le 26 septembre, un chiffre sans doute sous-évalué car le nombre de logements avoisine le millier. L'organisation israélienne Peace Now évalue à plus de 600 les mises en chantier depuis trois semaines, et compte publier son propre rapport sur le sujet la semaine prochaine. A la tête d'une coalition dominée par des partis pro-colonisation, Benyamin Netanyahu avait décidé en novembre 2009 le gel sur les nouvelles constructions dans les implantations, pour favoriser la reprise de négociations avec les Palestiniens. Les Etats-Unis n'ont pu convaincre Israël de prolonger le moratoire et devraient redoubler d'effort après les élections de mi-mandat du 2 novembre. Washington soutient l'idée d'une prorogation de deux mois pour permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de s'entendre sur les frontières d'un futur Etat palestinien. Les Palestiniens, qui réclament un gel pendant la durée des négociations, estiment qu'un délai de deux mois n'est pas réaliste pour parvenir à un tel accord. Malgré la relance des mises en chantier, les leaders des colons estiment que les autorités israéliennes bloquent les plus grands projets de logements. Le Yediot Ahronot a rapporté cette semaine que la construction de 3700 appartements attendait le feu vert du ministre de la Défense, Ehud Barak.