C'est le chef d'état-major de Tsahal qui l'affirme : 308 balles réelles ont été tirées sur les passagers du Mavi Marmara, la flottille humanitaire qui tentait de forcer le blocus de Ghaza le 31 mai dernier. L'assaut a fait 9 morts, touchés par 30 coups de feu fatals. Vingt-quatre autres balles ont blessé les militants pro-palestiniens à bord de la flottille humanitaire qui, le 31 mai dernier, a tenté de briser le blocus israélien de la bande de Ghaza pour apporter vivres et médicaments à la population. Le général Gabi Ashkenazi, chef d'état-major de Tsahal, a affirmé hier que ces neuf morts étaient «inévitables», les soldats ayant tiré «sur ceux qui les ont attaqués, pas sur les autres», rapporte l'agence Reuters. Devant une commission d'enquête israélienne baptisée commission Turkel, il a justifié le recours de ses hommes à des tirs à balles réelles pour contrer les passagers du Mavi Marmara. Les soldats israéliens étaient équipés de matériel anti-émeute qui ne suffisait pas selon lui. «Il y aurait eu plus de victimes», si le commando israélien n'avait pas tiré à balles réelles, a encore affirmé le général, ajoutant que les militants à bord de la flottille étaient armés. Le général a par ailleurs soutenu que des passagers s'étaient emparés de trois pistolets Glock et d'un pistolet mitrailleur automatique Uzi lorsque les premiers soldats ont débarqué sur le pont du Mavi Marmara. La Turquie, d'où venait la plus grande partie des militants présents à bord des six navires composant la flottille, avait mandaté des légistes qui ont avancé les mêmes chiffres. Si Ankara conteste la légitimité de la commission d'enquête nationale, plusieurs passagers du Mavi Marmara sont appelés à témoigner devant elle. Devant les affirmations répétées des militants pro-palestiniens, selon lesquelles personne n'aurait tiré sur le commando israélien, la commission a suggéré qu'elle pourrait pousser son enquête sur la marine israélienne. Selon un récent rapport du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, certains des militants tués lors de l'assaut ne présentaient aucun comportement menaçant vis-à-vis des soldats. Israël ne reconnaît pas ce rapport.