Loin d'être ébranlée par l'officialisation du mouvement de redressement, dont les membres ont multiplié les déclarations «incendiaires» à l'encontre de Belkhadem, la direction du FLN confirme sa décision «irrévocable» de traduire ces derniers devant le conseil de discipline. «Notre décision est claire et réglementaire. Nous n'avons rien à ajouter, nous leur donnons rendez-vous au comité central et au conseil de discipline», a tranché le chargé de la communication, Kassa Aïssi. Si le mouvement de redressement du FLN, désormais officiel, qui se réclame de «l'authenticité», multiplie les sorties médiatiques pour porter davantage d'estocades à même de discréditer le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, accusé de «zaïmisme» par l'un des membres influents du mouvement, Salah Goudjil, la direction du parti adopte plutôt un profil bas et une démarche qu'elle qualifie de «réglementaire». Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le chargé de la communication du plus vieux parti qualifie les récentes sorties médiatiques de Salah Goudjil et d'El Hadi Khaldi de «jeu». «Ce sont des déclarations à géométrie variable, réactualisées dans le seul but de créer l'illusion d'une dérive», commente-t-il, ajoutant que les redresseurs veulent «créer des bulles médiatiques». Minimisant «l'effet d'annonce» du désormais mouvement de redressement et d'authenticité, qui est tout de même soutenu par une grande frange de la base - en témoignent les déclarations de soutien en sa faveur ainsi que les innombrables recours adressés à Belkhadem, dénonçant la tenue des AG de renouvellement dans un climat «délétère et suspect», dernier en date, le recours des militant de Djelfa dont nous possédons une copie, dénonçant l'esprit régionaliste qui a caractérisé l'opération -, M. Aïssi s'attaquera ironiquement au coordinateur du mouvement, Mohamed Seghir Kara, en déclarant : «Kara, qui était simple membre, est aujourd'hui coordinateur. Que deviendra-t-il demain ? Cosmonaute ?», a-t-il ironisé. Pour Kassa Aïssi, auquel nous rappelons que des irrégularités continuent d'entacher l'opération de renouvellement des structures, «même s'il y a des oppositions, ce qui est somme toute logique, tout se déroule grosso modo dans de bonnes conditions et ce n'est pas les quelques retards qui feront obstacle à l'opération». «Nous sommes sur le terrain, sur du concret», tranche-t-il, réitérant la décision «irrévocable» de la direction de traduire devant le conseil de discipline «tous ceux qui ont fauté». Il n'a toutefois pas précisé la date de la tenue de la prochaine session du comité central ni du conseil de discipline. S'exprimant dans une émission de la Chaîne III, un autre membre de la direction, Abderahmane Belayat en l'occurrence, a lui aussi tenté de minimiser la crise que vit le FLN, affirmant que les dissensions qui datent de 2004 «sont surmontées au niveau central, et il ne persiste que quelques problèmes au niveau local». A ce titre, il faut rappeler le défi lancé par Khaldi à Belkhadem pour expliquer l'ampleur du problème. «Nous lançons un défi à Belkhadem de nous fournir une seule kasma qui fonctionne correctement, qui ne connaît pas de problèmes ni de divisions», avait-il déclaré. Aux déclarations des uns s'opposent les contradictions des autres. La tension est loin de connaître son épilogue. D'autres épisodes «inattendus» sont… attendus.