Salim Brahim a investi le neuvième art par passion pour réaliser son rêve d'enfant. Dévorant les BD durant son enfance, ce jeune homme a pénétré dans l'univers des bulles avec frénésie et semble conquis par cet art qu'il affectionne particulièrement. Maîtrisant parfaitement les techniques et procédés de la bande dessinée, il est le premier éditeur à avoir osé s'aventurer dans ce domaine ardu. Fonceur et battant, il s'est lancé avec enthousiasme, faisant confiance à son feeling. Pari gagné ! La revue a fait des émules et a sa place sur le marché. L'engouement des jeunes est sans limite, et Laabstore a conquis les jeunes. Dans cet entretien, Salim nous dévoile le monde des mangas algériens, que l'on «kiffe !». Assurément ! Le Temps d'Algérie : Peut-on connaître votre parcours professionnel ? Étant juriste de formation et ayant un diplôme d'avocat, j'ai aussi étudié le journalisme à la Deutsche Welle, la radio internationale d'Allemagne, où j'ai travaillé à la rédaction francophone. Je suis surtout journaliste reporter à la Chaîne 3 depuis plus de 3 ans où j'ai aussi travaillé comme chroniqueur dans plusieurs émissions et comme réalisateur. J'ai aussi crée les éditions Z-LINK où j'ai pu concrétiser un rêve d'enfance : publier ma revue ainsi que des mangas algériens. Comment avez-vous eu l'idée de vous embarquer dans l'aventure de Laabstore ? L'aventure Laabstore date de mon jeune âge lorsque je lisais avec intérêt les revues dédiées aux jeux vidéo, aux mangas ainsi qu'au BD. Ces magazines me venaient de l'Hexagone parfois 5 mois en retard mais je prenais plaisir à les feuilleter. Une fois, j'ai participé à un concours du meilleur article et j'ai été primé. Je me suis promis un jour que je créerai mon propre magazine. Ce qui m'a aussi motivé à le faire, c'est le nombre impressionnant de jeunes Algériens passionnés par les mêmes sujets qu'on traite dans la revue Laabstore. Que représente l'intitulé Laabstore ? Ah ! Le nom de la revue, il résulte d'un petit sondage qu'on a fait avant sa création où on a proposé plusieurs noms. On a pris celui qui a le plus plu, Laabstore a plusieurs sens dans plusieurs langues, en anglais Laab est la contraction de laboratory (laboratoire), store qui renvoie aux games store qui est le magasin de jeux vidéo aux Etats-Unis où l'on trouve généralement des BD aussi, tout ça pour signifier le laboratoire où l'on décortique les jeux vidéo et mangas. En arabe, Laabstore se compose de deux syllabes : laab, qui veut dire en arabe la3b (jeu), et store veut dire lignes en arabe : le sens entier est de jouer sur les lignes. Votre magazine qui est le 1er en son genre s'est-il fait une place sur le marché et a-t-il un lectorat important ? Quand on a lancé la revue, beaucoup n'y croyaient pas, mais après trois ans d'existence, nous avons gagné la confiance des plus sceptiques. Le lectorat de la revue est très important et se compose surtout des jeunes. Toujours est-il que les adultes aussi s'intéressent à ce que nous faisons. Vos jeunes bédéistes ne dessinent pas des personnages typiquement algériens, comme les pionniers de la BD. Est-ce l'influence du manga ou un renouveau de la BD algérienne ? Nos bédéistes sont fiers de leur identité algérienne et le démontrent à travers leurs mangas où ils racontent leur vécu ou des histoires inspirées de notre culture. Il est clair qu'il y a un grand décalage entre les jeunes générations et les productions des anciens bédéistes. Les jeunes se tournent plutôt vers des créations faites par des jeunes où ils peuvent s'identifier. La preuve, notre stand a attiré plus de monde que tous les autres réunis, et ce, durant trois années consécutives du festival international de la bande dessinée d'Alger. Espérons que l'aventure continuera... Entretien réalisé par