Le Premier ministre sortant Nouri Al Maliki devait s'atteler hier à former le prochain gouvernement irakien dans des conditions difficiles, son rival Iyad Allawi l'accusant de ne pas respecter l'accord sur le partage du pouvoir conclu après huit mois d'impasse. L'Irak est finalement parvenu jeudi à mettre en marche le processus en vue de la formation du gouvernement, après l'accord sur l'attribution des trois plus importantes charges du pays. Les députés choisis lors des législatives du 7 mars ont ainsi élu leur président, le sunnite Oussama Al Noujaifi, puis réélu à la présidence de la République le Kurde Jalal Talabani qui a aussitôt annoncé son intention de charger Al Maliki, un chiite, de former le prochain gouvernement. Ce dernier doit être formellement désigné dans les prochains jours et aura alors un mois pour constituer son gouvernement. Mais signe de la difficulté de la tâche, une soixantaine de députés d'Iraqiya (sur 91), la liste du chiite laïque Allawi, soutenue par une majorité de sunnites, ont boycotté l'élection de M. Talabani pour protester contre le «non-respect» par le camp Al Maliki de l'application de l'accord politique. La prochaine séance du Parlement a été fixée pour aujourd'hui et aucune indication n'a été donnée sur son ordre du jour. M. Allawi a longtemps revendiqué le poste de premier ministre, avant d'accepter mercredi de laisser ce fauteuil à Al Maliki qu'il accuse d'exercer un pouvoir personnel et de monopoliser les décisions liées à la sécurité.