Des échauffourées ont éclaté hier au niveau de la faculté centrale entre des étudiants recalés au mastère en droit et les agents de sécurité de l'université d'Alger. Des éléments de la police ont été dépêchés sur les lieux mais sans intervenir, vu la contenance de la crise par l'arrivée du recteur de l'université d'Alger, Abdelkader Hadjar, qui a reçu une délégation des étudiants en vue de débattre du sujet. A la fin de l'entretien, M. Hadjar a déclaré à propos de cet incident : «Ce sont des étudiants recalés au mastère en droit qui veulent se faire entendre, chose que nous avons tenté de régler en les écoutant.» Le premier responsable de l'université d'Alger a expliqué en des termes très clairs que «nous ne pouvons pas accepter un nombre plus important que celui prévu par la commission pédagogique. C'est un concours que nous avons organisé pour prendre 100 étudiants sur 130, un résultat plus que satisfaisant, il s'agit de plus de 80% de réussite». Les étudiants contestataires sont issus de la première promotion du système licence, mastère, doctorat (LMD) de la filière droit et sciences administratives de la faculté de Ben Aknoun à Alger. A cet effet, le représentant des trente étudiants recalés explique : «Lors de nos examens du second semestre, un enseignant est venu nous dire ceci : «Je viens vous féliciter car vous passerez tous en mastère». Mais voilà, après l'obtention de nos diplômes, on ne veut plus de nous.» Son camarade enchaîne : «Lors de nos inscriptions en première année déjà, M. Hadjar nous a assuré que nous allions tous passer en mastère, et aujourd'hui nous nous retrouvons sans rien !» Le jeune licencié apporte ces éléments en pointant du doigt le ministère de l'Enseignement supérieur et le gouvernement. «Notre diplôme n'a aucune valeur, nous sommes partis pour nous inscrire au Capa (certificat d'aptitude à la profession d'avocat) et la réponse a été celle-ci : ramenez un diplôme équivalent ! Pis encore, c'est que même au niveau de la Fonction publique nous ne sommes pas reconnus et voici encore l'épisode du refus d'accéder au mastère, que faire ?» Sur la question du «refus» de ces 30 étudiants au mastère, le recteur de l'université d'Alger explique : «Nous avons établi un règlement et des règles pédagogiques, il ne faut pas oublier l'encadrement pédagogique qui est important. Nous avons prévu un enseignant pour cinq étudiants. La possibilité d'accueil est prise en compte aussi. J'ajoute que l'incorporation de ces trente étudiants n'est pas à exclure définitivement. Nous allons discuter de la possibilité de les introduire en mastère, bien que certains aient été admis au rattrapage.» La question du système LMD qui a fait couler beaucoup d'encre est revenue à l'université, un challenge que certains observateurs jugent raté. Selon eux, le système LMD favorise la quantité et néglige la qualité qui ne cesse de baisser d'année en année. La non-reconnaissance de ce diplôme par la Fonction publique et les autres secteurs d'activité ne fera que faire échouer ce nouveau système.