Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, a déploré dans une déclaration l'alignement de l'Espagne du côté marocain, mais aussi l'encouragement par le gouvernement Zapatero du fait colonial marocain sur le Sahara occidental. Le ministre a regretté les lenteurs et la passivité de la mission onusienne, la Minurso, qui ne songe pas encore à s'acquitter réellement de la mission pour laquelle elle a été mise en place. A ce sujet, Ould Salek dira : «La Minurso n'a pu s'acquitter de sa mission unique et exclusive qui n'est autre que l'organisation du référendum prévu par le Plan de règlement de 1991, non pas à cause de la volonté manifeste du nouveau gouvernement de Mohammed VI de renier les engagements souscrits officiellement et d'une manière solennelle par le roi Hassan II, mais parce que les deux pays qui ont colonisé l'Afrique du Nord se sont opposés clairement à une décolonisation pacifique et paisible du Sahara occidental. Voulant, contre toute logique, confisquer le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et faire obstacle à l'exercice de ce droit à travers le référendum d'autodétermination. Un principe pourtant accepté par les deux parties au conflit après 17 années de guerre dévastatrice et endossé à l'unanimité par le Conseil de sécurité et l'assemblée générale des Nations unies.» Le ministre sahraoui accuse de manière directe et avec force la politique colonialiste prônée par le gouvernement socialiste espagnol dirigé par Zapatero qui ne cesse de soutenir le Maroc depuis 2004. «Zapatero ne fait que légitimer et encourager le fait colonial», a déclaré le ministre. Et d'ajouter : «D'un soutien sans équivoque à l'organisation du référendum et l'exécution sans détour du mandat de la Minurso, l'Espagne, sous le règne de Zapatero, s'est tout simplement alignée sur la politique de Paris.» Pour l'application du plan de règlement de 1991 et 1997 Le ministre sahraoui ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Il estime que «la présence de la France et de l'Espagne au sein du groupe d'amis du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental est devenue un obstacle à la contribution positive de ce groupe et affaiblit considérablement les chances de voir le Conseil de sécurité exiger l'accomplissement de la mission de la Minurso et l'avènement de la paix juste et durable tant souhaitée par tous les peuples des deux rives de la Méditerranée». Mohamed Salem Ould Salek a réitéré l'appel du gouvernement sahraoui et du Front Polisario au Conseil de sécurité pour qu'il assume ses responsabilités. «Le gouvernement de la RASD et le Front Polisario lancent un appel pressant au Conseil de sécurité pour assumer ses responsabilités devant cet état de choses, en exigeant l'accomplissement du mandat de la Minurso à travers l'application du Plan de règlement qui constitue la seule solution que les deux parties au conflit ont solennellement signé sous les auspices et la garantie de ce même conseil», a souligné le ministre, avant de conclure que «la paix et la sécurité dans la région sont tributaires de la satisfaction totale des droits légitimes et imprescriptibles du peuple sahraoui, du respect des accords signés par les deux parties au conflit en 1991 et 1997 et de l'accomplissement par la Minurso de son mandat».