C'est un véritable pavé dans la mare qu'a jeté le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement dans le milieu des concessionnaires automobiles présents en Algérie. M. Benmeradi affirmait jeudi dernier que Renault exigeait la suppression de l'importation des véhicules comme condition préalable à l'installation de son usine de montage en Algérie. Une telle «revendication» du constructeur français n'est pas du goût des autres concessionnaires établis dans le pays. «C'est très paradoxal de la part d'un concessionnaire appartenant à un pays qui prône la libéralisation de la marchandise», soutient d'emblée M. Mourad Oulmi, représentant de Sovac, contacté hier par nos soins. «Il est évident que nous sommes contre ce genre de revendication et qu'on n'approuve pas cette approche qui n'est pas du tout normale», a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Hassaïm, représentant de la marque Toyota, pose la problématique autrement. Est-ce que la demande du marché automobile est assez importante pour justifier l'implantation d'une usine de montage ?», s'interroge le représentant de Toyota en Algérie. Il soutient que le besoin du marché ne se limite pas à un seul model de véhicule. «La demande du marché concerne plusieurs segments dont le nombre dépasse une douzaine et Renault à lui seul ne peut pas produire tous ces modèles», explique-t-il. M. Hassaim tient en outre à souligner que les véhicules produits par une usine dans un pays donné ne sont pas forcément destinés entièrement au marché local. «L'usine Toyota implantée au Japon alimente le marché automobile d'une centaine de pays», a-t-il souligné en guise d'illustration. Pour sa part, M. Baïri, président de l'association algérienne des concessionnaires automobiles (AC2A ) a refusé de faire un commentaire sur la garantie formulée par le constructeur Renault s'inscrivant dans le cadre de la réalisation de son projet de montage de véhicules en Algérie. «On a commencé par appeler les membres de l'association en vue de consacrer une réunion à ce sujet qui sera sanctionnée par une déclaration commune», s'est contenté de dire M. Bairi qui ne tient pas à s'exprimer en son nom personnel. «On vous fera part de notre réaction très prochainement», a-t-il ajouté sans fournir d'échéance sur la réunion des membres de l'association AC2A. Cela dit, les négociations entre le gouvernement algérien et le constructeur Renault sont toujours en cours et les deux parties devront se rencontrer en janvier de l'année prochaine, rapporte-t-on de source concordante. Ce projet devrait voir le jour sous forme de partenariat avec la SNVI suivant la formule 49/51 notifiée dans la LFC 2009.