La Côte d'Ivoire a déjà deux présidents. Mardi, trois présidents africains – béninois, sierra-léonais et cap-verdien – se rendront à Abidjan pour demander, au nom de l'organisation régionale de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), au président Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. «La détermination de ces hommes d'Etat pour trouver une sortie par le dialogue à la crise est sans équivoque. Ils iront parler au président Gbagbo pour lui faire comprendre et essayer d'obtenir de lui de partir sans attendre du pouvoir, comme le dit la Cédéao», a déclaré Jean Marie Ehouzou, le ministre béninois des Affaires étrangères. Vendredi la Cédéao avait brandi la menace d'un recours à la «force légitime» pour forcer Laurent Gbagbo à céder le pouvoir. Un complot «inacceptable» du «bloc occidental dirigé par la France», selon le gouvernement de Laurent Gbagbo. Une menace que le camp Gbagbo qualifie aussi d'«inacceptable». Par ailleurs, l'ONU a annoncé qu'environ 14 000 Ivoiriens ont fui vers le Liberia voisin pour échapper aux violences postélectorales dans leur pays et certains ont été empêchés par des groupes armés de traverser la frontière. La communauté internationale ne cesse d'inviter Laurent Gbagbo à céder la place à son rival, Alassane Ouattara, qui a été reconnu comme étant le vainqueur légitime du scrutin du 28 novembre par la communauté internationale. Le président sortant est, depuis la réunion des chefs d'Etats de la Cédéao ce vendredi à Abuja (Nigeria), même sous la menace d'une opération militaire destinée à renverser son régime. Une menace que le gouvernement de Laurent Gbagbo a qualifiée ce samedi 25 décembre d'«inacceptable». Le porte-parole du gouvernement du président Gbagbo a même mis en garde contre un risque de retour à la «guerre civile». Ahoua Don Mello a également dénoncé «un complot du bloc occidental dirigé par la France». S'il dit ne pas croire à une intervention militaire, il promet que «le peuple de Côte d'Ivoire va se mobiliser» si une telle intervention était lancée. Le porte-parole Ahoua Don Mello a assuré aussi que le président Gbagbo et son gouvernement étaient ouverts au dialogue mais «dans le respect strict des lois et règles de la République de Côte d'Ivoire». Une mission de la Cédéao, composée des présidents béninois Boni Yayi, cap-verdien Pedro Pires et sierra-léonais Ernest Koroma, est d'ailleurs attendue mardi prochain à Abidjan, comme l'a annoncé ce samedi le ministre béninois des Affaire étrangères, Jean-Marie Ehouzou. Plus de 14 000 Ivoiriens ont fui au Liberia Près de 14 000 Ivoiriens ont fui au Liberia pour échapper aux violences nées du second tour de l'élection présidentielle, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui fait état de «plusieurs morts», de personnes atteintes de paludisme ou de diarrhées parmi les nouveaux arrivants.