Une véritable effervescence s'est emparée, ces derniers jours, de ce secteur. La colère des travailleurs de ce secteur est d'autant plus grande lorsque, outre des conditions socioprofessionnelles déjà fortement dégradées, la perception du salaire du mois en cours est compromise. A travers tout le territoire national, les syndicats de la corporation montent au créneau. Aux débrayages déjà annoncés d'autres pointent à l'horizon et risquent de paralyser complètement le secteur. A l'origine du réveil de cette contestation qui prend de plus en plus d'ampleur, on retrouve la fameuse centralisation des paiements des salaires qui sera, à partir du mois en cours, assurée par les directions des wilayas. Cette décision ministérielle a été, pour rappel, déjà contestée par les travailleurs de l'éducation de Béjaïa dès le mois de novembre dernier en organisant trois jours de protestation pour alerter l'opinion sur les risques qu'engendrerait ce dispositif. Le temps a donc fini par leur donner raison puisque la contestation a, depuis, gagné du terrain. La menace d'une grève générale est d'ores et déjà brandie par la Fnte (Fédération nationale des travailleurs de l'éducation) qui, dans une plate-forme de revendications distribuée dans les établissements scolaires, associe au rejet de cette décision de centralisation des paiements d'autres revendications dont certaines datent de plusieurs années. On citera l'augmentation des salaires, le statut particulier, le logement, l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, les maladies professionnelles... Les fédérations des wilayas sont déjà instruites pour tenir des conférences des cadres syndicaux le 24 de ce mois pour entériner le mot d'ordre de grève. Ce n'est qu'après qu'interviendra la conférence nationale des cadres de la Fnte qui prendront alors connaissance des propositions de la base et décideront des modalités techniques de l'action nationale. Les travailleurs de l'éducation de Béjaïa emboîtent le pas en observant, dès demain, une journée de protestation contre la centralisation des paiements et la cessation de plus de 218 contractuels. De son côté, le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) a réagi dans le même sens en responsabilisant la tutelle quant aux conséquences pouvant découler d'une grève générale.