Plusieurs dizaines de jeunes ont manifesté dans la matinée d'hier leur colère contre le chômage en procédant à la fermeture de la RN12 à hauteur de la commune de Bordj Menaïel, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès. Ils ont barricadé la route à l'aide de pierres, de troncs d'arbres et autres objets hétéroclites pour exprimer leur ras-le-bol. Ils ont réclamé le rétablissement du dispositif d'emploi de jeunes lancé, il y a près de deux ans, par les pouvoirs publics dans le cadre du programme Contrat de formation et d'insertion (CFI). En effet, selon eux, ce dispositif était plus ou moins une aubaine pour plusieurs jeunes et a permis d'endiguer un tant soit peu le chômage dans la région. Plus de 500 postes ont été, rappelons-le, créées dans le cadre du CFI dans la commune de Bordj Menaïel. «Je préfère travailler avec un salaire de 12 000 DA que de traîner à longueur de journée dans les rues», peste un protestataire. Plusieurs jeunes contestataires partagent ainsi cet avis mais sans oublier de préciser qu'un emploi dans ce dispositif ne permettra pas de répondre aux besoins de la vie, notamment un logement ou le mariage. Bien que ce dispositif ait permis le recrutement de centaines de jeunes en quête d'emploi stable, il a été cependant source de plusieurs actions de protestation dans le passé. Car l'année écoulée, plusieurs localités bénéficiaires de quotas dans le cadre du CFI avaient connu plusieurs manifestations de rue, notamment le blocage des axes routiers, à l'image de la RN12. A l'heure où nous mettons sous presse, les jeunes protestataires maintiennent encore leur action et les usagers de la route étaient pris en otage dans des embouteillages indescriptibles.