Les artistes algériens demandent 10% du budget du ministère de la Culture comme cotisations à verser à la caisse de solidarité. C'est ce qui a été formulé hier par le secrétaire général du Syndicat national des artistes affiliés à l'UGTA, Mourad El Baz, lors d'une conférence de presse organisée au siège de la centrale syndicale à Alger, en présence de la Fédération nationale des artistes chanteurs. «La carte professionnelle et la sécurité sociale promises récemment ne suffisent pas pour l'artiste. Notre revendication d'aujourd'hui est le statut professionnel et la mise en fonction de la caisse de solidarité», dira le SG du syndicat. Celui-ci poursuit que la ministre de la Culture, Khalida Toumi, leur avait promis ce statut, sans pour autant les impliquer dans cette démarche. Un projet qui a été d'ailleurs lancé par son département. La ministre avait en ce sens proposé la mise en place d'un conseil national des arts et de la culture qui implique les deux ministères du Travail et de la Santé, en plus du sien, et dont la mission principale est d'attribuer des cartes professionnelles aux artistes. Ces cartes aideraient à identifier les artistes et distinguer les professionnels des amateurs, et ce, de manière à ce que les premiers puissent bénéficier d'une couverture sociale. Mais ce projet de mise en place d'un statut d'artiste est toujours en discussion, selon le conférencier. «Officiellement, nous n'avons pas été invités à prendre part aux travaux engagés par le conseil. Pourquoi ne pas prendre exemple sur les autres pays en matière de sécurité sociale et de caisse de solidarité ?», plaidera Ould Setti Lakhdar, président de la Fédération nationale des artistes chanteurs. La carte d'artiste ne réglera pas le problème de statut Au sujet de la carte d'artiste, Khalida Toumi s'était justifiée sur les ondes de la Chaîne III, en avançant que la non-résolution du problème du statut revient à l'absence d'organisation des artistes capables de discerner entre artistes professionnels et amateurs. En réponse à ces propos, Mourad El Baz rejettera l'argumentation de Khalida Toumi, estimant qu'il n'est pas essentiel de savoir si tel artiste est professionnel ou amateur, du moment que les producteurs font appel sans distinction à ces deux éléments. «Seul leur talent importe, qu'ils soient amateurs ou professionnels.» Et d'ajouter : «La solution serait d'adopter un statut qui fixe des critères et précise les conditions d'octroi des cartes.» En précisant qu'il n'est pas contre l'installation de ce conseil, Mourad El Baz conclut : «Faudrait-il que ce dernier aboutisse à un résultat et surtout fasse participer des gens qui ont un rapport direct avec le métier d'artiste. Notre syndicat, qui comprend 18 000 adhérents, serait ravi de s'associer au conseil et de participer à l'élaboration du projet de statut.»