Au lendemain de l'annonce de la suppression de la TVA pour le sucre et l'huile par les pouvoirs publics, la tension sur ces deux produits persiste. Les grossistes de Semmar, dans la banlieue de la capitale, sont encore fermés et les demi-grossistes se résignent à faire le déplacement dans cette localité par crainte de tomber sur des émeutes dans cette localité. D'autres jugent, par contre, qu'il est inutile de faire le déplacement, car les grossistes sont pratiquement tous fermés. Un restaurateur a affirmé avoir acheté à 850 DA la bombonne d'huile de 5 litres. Des commerçants interrogés disent que la hausse des prix a touché aussi les produits fabriqués à base de sucre et cette augmentation varie entre 5 et 10 DA pour chaque type de produit, explique un détaillant. Les prix des gâteaux, des jus, des confitures, du miel industriel ont connu des augmentations car leurs producteurs ont fait vite de répercuter la hausse du prix du sucre sur les produits fabriqués à base de cette matière première. Par ailleurs, le prix de la semoule a augmenté de 50 DA pour le sac de 25 kg. Le lait en boîte a grimpé aussi de 5 DA/litre alors que le kilogramme de farine a été majorée de 5 DA. Certaines marques de café ont aussi connu une hausse de 10 DA le paquet de 250 grammes. Ces hausses ne sont nullement justifiées car les distributeurs n'ont exigé aucune facture à leurs clients. Un distributeur spécialisé dans les pâtes alimentaires a affirmé que les producteurs ne leur ont pas demandé de factures. «Même les importateurs ne nous ont rien demandé», a-t-il souligné, ajoutant que lui aussi ne vend pas aux détaillants avec des factures. «Nous avons l'habitude de travailler comme ça», a-t-il avoué. Les commerçants de détail et les demi-grossistes ont signalé, par ailleurs, un manque de certains produits comme l'huile, le sucre et les sacs de farine de 50 kg. Le manque des sacs de farine de 50 kg pénalisera les pâtissiers et les pizzerias notamment, car les prix sont plus intéressants en cette quantité qu'en sacs de 1 ou de 10 kg, expliquent les commerçants. Le maintien de cette situation pendant quelques jours encore pénalisera davantage ces commerces, ont-ils regretté. Au moment où le patron de Cevital affirme que l'huile est disponible, les commerçants signalent son absence depuis près d'une quinzaine de jours. Malgré une marge bénéficiaire de 8 DA sur la bombonne d'huile végétale, «nous subissons le courroux des clients», s'est plaint un demi-grossiste qui dit comprendre les craintes de la population. «Même si elle est justifiée, l'augmentation des prix d'un produit quelconque devra se faire de manière graduelle pour ne pas pénaliser les ménages», a-t-il estimé. Or, pour le cas de l'huile, la hausse a été de plus de plus de 200 DA en l'espace d'un mois. Le prix d'une bombonne d'huile de 5 litres était de 630 DA en octobre 2010 et est subitement passé à 750 DA et puis à plus de 800 DA. Quant au sucre, se rappelle un demi-grossiste, le prix a pratiquement triplé en l'espace d'une année. Bien que le ministre du Commerce ait annoncé la suppression de la TVA, notamment pour le sucre et l'huile à partir du 1er janvier 2011, plusieurs commerçants pensent que le recul des prix ne sera possible qu'à partir de la fin du mois de janvier.