Le passage du Premier ministre Ghannouchi, avant-hier, à la télévision tunisienne ne semble pas avoir convaincu les manifestants tunisiens à cesser de revendiquer la chute du gouvernement de transition. Les manifestations se sont poursuivies hier, et pour la deuxième fois consécutive, les manifestants se sont dirigés vers le siège du Premier ministère tunisien, à la place de la Casbah, quadrillé par des militaires et des policiers, scandant des slogans hostiles au gouvernement. Il est à noter que des éléments de la police tunisienne se sont joints aux manifestants, faisant les leurs les exigences des contestataires. Les policiers participant à cette marche ont présenté des excuses au peuple tunisien et expliqué qu'ils étaient contraints d'exécuter les ordres du temps de Zine El Abidine Ben Ali. Cette marche a regroupé plusieurs tendances politiques tunisiennes. Saïd Ahmed Youssef, militant du parti Ennahda, interdit par le président déchu, rencontré hier sur place, se félicite de la participation de policiers dans la marche d'hier. «Les marches de la police sont une bonne chose», nous dira-t-il. Les contestataires qui réitèrent les slogans hostiles au gouvernement de transition, exprimés depuis le début des manifestations, semblent déterminés à ne pas lâcher prise. La situation politique reste tendue en Tunisie, où le peuple exige la chute du gouvernement de transition, accusant ce dernier de «reconduire le Rassemblement constitutionnel démocratique de Ben Ali et servant ses intérêts».