Face à la hausse des prix, un système de régulation des produits agricoles et de large consommation est devenu «indispensable, voire inévitable», selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, expliquant qu'«il permet d'éviter les pénuries et de garantir un seuil minimum de produits de première nécessité». Invité hier au forum d'El Moudjahid, le ministre s'est attardé sur les avantages de la mise en place d'un système de régulation sans expliquer la démarche permettant d'éviter la spéculation sur certains produits de large consommation, ni même les moyens à mobiliser pour garantir son bon fonctionnement. Evasif, le ministre s'est contenté d'évoquer la mobilisation des moyens de stockage. «Cette régulation est, en fait, un outil pour garantir la durabilité des filières», a-t-il dit. Après la «réussite» du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) qui avait concerné deux ans durant la pomme de terre uniquement, le ministère a décidé d'élargir ce dispositif aux viandes blanches avant de toucher d'autres produits. Dans le même sillage, M. Benaïssa a assuré que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a importé depuis le mois de décembre dernier du blé pour reconstituer les stocks. «Ces importations étaient destinées surtout à la constitution de stocks d'intervention», a-t-il assuré en signalant que L'OAIC n'avait pas importé depuis avril 2009 et n'a repris les importations que depuis le mois de décembre 2010. Dans le souci de garantir une sécurité alimentaire, il a préconisé la valorisation des potentialités existantes et l'engagement des études même pour les produits agricoles importés. En plus clair, il faut avoir un savoir-faire pour produire certains produits comme la canne à sucre ou la betterave sucrière, par exemple, même si l'Algérie ne les produit pas. «Il sera possible de recourir à ces connaissances en cas de besoin», a-t-il signifié, reconnaissant qu'il est impossible de tout produire mais il est possible de maîtriser la technologie. Par branche, le ministre a parlé de la filière lait et a invité, à l'occasion, une nouvelle fois, les laiteries à intégrer davantage le lait cru dans le circuit de production, sans donner de solution au problème soulevé par les transformateurs exposés à une rude concurrence des producteurs de produits laitiers. Ces derniers proposent aux éleveurs un prix plus élevé que les laiteries et réussissent, de ce fait, à prendre les quantités de lait cru disponibles sur le marché. Face à la politique sociale prônée par le gouvernement pour maintenir un lait en sachet à 25 DA, fabriqué à base de lait en poudre subventionné, les laiteries se plaignent du manque de lait cru au moment où leurs quotas de poudre subventionnée ont été révisés à la baisse. Insistant sur l'absence d'une pénurie de lait en sachet, Benaissa réaffirme la volonté de son département d'augmenter l'intégration du lait cru sans pour autant instaurer un système de quotas sur ce produit. Les laiteries qui ne veulent pas intégrer cette dynamique sont libres de fermer, a-t-il prévenu. Concernant la tomate industrielle, il a annoncé l'engagement de négociations pour trouver un dénouement au problème des industriels lié principalement aux dettes bancaires qui traînent depuis plusieurs années. Au moment où certaines entreprises ont fermé, d'autres fonctionnent avec des capacités réduites alors que certaines sont poursuivies en justice, le ministre s'est engagé à contribuer à la réactivation de ces unités.