Le mouvement de grève des lycéens au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou vient de connaître un nouveau tournant pour la deuxième semaine de protestation. Ainsi, par manque de coordination et de concertation, le mouvement, pourtant souhaité par quelques élèves des classes de terminale la semaine dernière, est devenu aléatoire. Chaque lycée s'est plongé dans une gestion à sens unique. C'est du moins le constat fait hier, au premier jour de reprise à travers différents établissements de la wilaya. Au chef-lieu de la wilaya, les lycéens ont occupé la rue et organisé une marche pour exprimer leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Il était difficile de distinguer les lycées qui ont pris part à cette marche. Après avoir sillonné les principales rues de la ville, les lycéens se sont dispersés dans le calme. Néanmoins, ne comptant pas s'arrêter là, ils promettent de poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications légitimes. La marche s'est déroulée dans un cadre organisé et sans le moindre dépassement A quelques kilomètres du chef-lieu, les lycéens de Beni Zmenzer ont déserté les classes et ont entamé une grève, sans pour autant évoquer une quelconque date pour la reprise, nous dira une source locale. Même scénario dans la commune de Tadmaït, où les lycéens de l'établissement secondaire Ali Bennour ont rejoint à leur tour le mouvement de protestation en cette deuxième semaine. Par contre, une détermination de fer est constatée depuis le début du mouvement chez les élèves du lycée Krim Belkacem, sis dans la commune de Draâ Ben Khedda. Les lycéens de cet établissement ne veulent plus entendre parler d'une quelconque reprise des cours, tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. «Le ministre de l'Education nationale devrait réfléchir à deux fois avant de prendre une quelconque décision, car c'est de notre avenir qu'il s'agit», dira Slimane, un élève de terminale. Et d'ajouter qu'un «allègement du programme est plus que nécessaire avant la date butoir du Bac». Dans le sud de la wilaya, et précisément dans la localité d'Ait Yahia Moussa, les élèves ont mis fin à leur mouvement qui n'aura duré finalement que deux jours, mercredi et jeudi derniers. Cependant «cette reprise ne durera qu'une semaine», expliquera Karim, un élève de terminale. «Il paraît que les contestataires de cet établissement ont donné un ultimatum aux responsables du secteur de l'éducation pour intervenir en leur faveur, sinon la grève reprendra dès la semaine prochaine», a encore ajouté notre interlocuteur. Aux Ouadhias, les élèves du lycée Saghouane en grève et qui ont promis de réoccuper la rue dès hier sont finalement revenus sur leur décision. Ils ont rejoint les classes hier, sachant que la grève déclenchée depuis la semaine dernière dans cet établissement a été gelée mercredi. S'agit-il d'un relâchement de la part des élèves après le mutisme observé par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid ? La question reste posée, du moment que les revendications des lycéens n'ont pas été prises en compte. Dans la même région, nos sources indiquent qu'au lycée de Tizi n'Tleta, la grève a été gelée hier, et les élèves ont repris les cours le plus normalement en attendant d'autres rebondissements. Les responsables brillent par leur silence A Draâ El Mizan, le scénario est tout autre. Une source au niveau du lycée Ali Mellah nous a indiqué qu'après une reprise effective des cours tôt le matin, dès 10h, les élèves de classes de terminale ont refusé de rejoindre leurs blocs. Il semblerait que ces derniers venaient d'être informés que leurs camarades du technicum de la même commune étaient en grève, ce qui les a poussés à reconduire leur mouvement de protestation. Ainsi, il semblerait que la concertation est en bonne marche dans les trois lycées de cette commune. Une coordination a même été installée dès la première semaine de grève, entre les élèves des lycées Ali Mellah, Hemdani Saïd et le technicum, précise notre source. Ceci dit, alors que le mouvement de grève des lycéens de la wilaya de Tizi Ouzou demeure des plus larges au niveau national, vu le nombre d'établissements qui ont rejoint la contestation, les responsables sombrent toujours dans un silence sans précédent. Les élèves qui contestent la surcharge des programmes et le rythme accéléré pour finir les cours dans les délais fixés par le ministère de l'Education nationale demandent un allègement total du programme d'une manière définitive. A quand alors une intervention de M. Benbouzid ?