En Côte d'Ivoire, à peine nommé, le panel des cinq chefs d'Etat chargés par le dernier sommet de l'Union africaine de mener une médiation entre les deux camps Gbagbo et Ouattara subit des critiques de part et d'autre. Mais personne, cependant, ne se risque à le récuser d'entrée de jeu. Avant même le début de la nouvelle médiation de l'Union africaine, les deux camps rivaux ivoiriens prennent date avec elle en émettant des réserves sur le panel des cinq chefs d'Etat. Premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, sans attendre, prévient ainsi que Laurent Gbagbo opposera une «fin de non-recevoir» au panel. Lequel est aussi critiqué par le camp opposé, mais pas pour les mêmes raisons. Chef des «jeunes patriotes», partisans de Laurent Gbagbo, Charles Blé-Goudé ne souhaite pas une bonne arrivée à l'un des cinq membres du panel, le président burkinabé Blaise Compaoré. «C'est un belligérant, lance le ministre Blé-Goudé, son pays continue d'être l'arrière-base de la rébellion.» Pour autant, les deux camps acceptent cette nouvelle médiation. Dans le camp Gbagbo, Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement, souligne que la création du panel «rejoint le souhait» de Laurent Gbagbo de voir une commission mise en place pour résoudre la crise. Et dans celui d'Alassane Ouattara, la porte-parole Anne Oulotto dit ne nourrir «aucune crainte» relative au panel. La médiation va donc pouvoir commencer à travailler. Pour chaque camp, il sera toujours temps, dans un mois, d'éventuellement rejeter ses conclusions.