La ville de Constantine vit depuis quelques jours au rythme des manifestations. Chaque jour, un sit-in ou un mouvement de protestation est signalé, souvent ponctué par une route barrée. Des informations font état aussi d'une marche prévue aujourd'hui au niveau du centre- ville, organisée à l'appel du collectif des habitants de l'avenue de Roumanie. Hier, ce sont les universitaires qui sont montés au créneau pour observer un sit-in devant le siège de la tour administrative de l'université Mentouri après avoir barré la route menant vers la faculté centrale. Il s'agit des titulaires de magistère en différentes filières qui dénoncent l'alignement des étudiants du master à leur diplôme. Ils estiment que les deux diplômes ne peuvent être équivalents. Ils avancent plusieurs arguments tels que la consistance de leurs programmes par rapport à celui du master, leurs thèses et la durée des études. En tout cas, ils semblent déterminés à faire de leur doléance une demande nationale puisque leurs délégués ont assuré qu'ils sont en train de négocier avec les autres universités pour en faire un mouvement national. Par ailleurs, les habitants du bidonville Djaballah 1 et 2 ont renoué avec la contestation et ont barré encore une fois la route au niveau de oued Elhad (frères Abbas) pour exiger leur relogement. Ces habitants se sont manifestés jeudi dernier lorsque leurs baraques ont été endommagées par les fortes pluies qui ont provoqué des inondations et l'effondrement de leurs «maisons» construites à proximité de l'oued. Le chef de daïra et le président de l'APC ont promis une prise en charge rapide des 26 familles dont les habitations ont été les plus endommagées. Hier, les habitants ont rejeté cette option de relogement par tranche et demandent d'être relogés en même temps, c'est-à-dire tous les habitants de ces deux bidonvilles (78 familles).