Les préoccupations diffèrent selon les fédérations. Le secrétaire national à l'organique de l'Union générale des travailleurs algériens, Salah Djenouhat, vient de lancer un appel aux fédérations affiliées à la Centrale syndicale, leur réitérant la nécessité de finaliser les rapports relatifs aux conventions collectives sectorielles avant le 30 juillet pour être au rendez-vous de la prochaine tripartite. Augmentations des salaires du secteur privé, du salaire minimum garanti, cela semble s'emballer en vue de la tripartite. Si pour la Fonction publique cela semble acquis, il en est autrement pour le secteur économique privé. L'augmentation du Snmg à 15.000 DA, c'est un des buts prioritaires que l'on s'est fixé du côté de la place du 1er-Mai. Promesse faite par le secrétaire général de l'Ugta lors du dernier congrès de la Centrale syndicale. Le patronat qui est favorable à une hausse des salaires, a, quand même, émis des craintes quant aux répercussions négatives que pourrait avoir une telle décision sur le fonctionnement des entreprises. Fiscalité et parafiscalité ainsi que d'autres charges trop lourdes mettraient en danger même les deniers publics. C'est en tenant compte de tous ces paramètres que le patronat avancera des propositions aux partenaires sociaux dans le cadre de la commission chargée de l'étude des conventions collectives, branche par branche. Ce qui devrait déboucher à des travaux conjoints. C'est sur cette base que seront déterminées les catégories sociales et arrêtée leur classification selon les échelons qui fixeront la place de tout un chacun dans la grille des salaires. Cependant, les préoccupations diffèrent selon les fédérations. En effet, la Fédération nationale du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique a exprimé ses craintes quant au devenir des travailleurs licenciés suite à la fermeture de leurs entreprises, aux salaires impayés et aux indemnités concernant 20% des travailleurs. La Fédération nationale du secteur de l'enseignement supérieur espère, quant à elle, une véritable augmentation durant la prochaine tripartite qui sera consacrée à la révision des grilles de salaires. Pour le secrétaire national à l'organique, Salah Djenouhat, un des négociateurs délégué par l'Ugta pour la représenter au sein des groupes de travail chargés d'élaborer les textes portant sur les conventions de branche entre le syndicat et le patronat, la préservation des postes d'emploi et la pérennité des entreprises ainsi que la couverture sanitaire des travailleurs demeurent le principal cheval de bataille de la Centrale syndicale car l'augmentation des salaires n'est qu'une revendication partielle. Cette position est rejointe par la Fédération des industries mécaniques et celle des travaux publics.De toute façon, le patronat semble jouer le jeu. Sur le terrain des augmentations de salaires, l'Ugta ne semble pas éprouver de difficulté à faire aboutir les revendications des travailleurs. De Yousfi, président de la Confédération des entrepreneurs algériens (Cgea), à Boualem Merrakech, président de la Confédération algérienne des patrons (CAP) et à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) tout le monde s'accorde sur la légitimité de cette revendication. Pour M.Boualem Merrakech, président de la Confédération algérienne des patrons, «il est nécessaire d'avoir un pouvoir d'achat fort car il existe une forte demande publique. Il est donc important d'arriver à une stabilité et à une consolidation des salaires». Tout semble indiquer que l'on se dirige vers un consensus en ce qui concerne les augmentations de salaires du secteur privé. Pour ce qui est des négociations des conventions, branche par branche, cela doit être une autre paire de manches.