Les jours passent et se ressemblent pour les protestataires en Egypte, qui font face, 16 jours durant, à un pouvoir guidé par Hosni Moubarak qui ne veut pas entendre les cris des millions d'Egyptiens, à travers le pays, exigeant son départ. Au Caire, à Alexandrie et autres Al Mansoura, ils sont des centaines de milliers à sortir dans les rues et demander la démission du rais et de son camp qui continuent à distiller des mesures dans l'espoir d'aboutir à faire taire la grogne. Cette dernière se fait de plus en plus pressante. Au Caire, les milliers de manifestants ont contraint les membres du gouvernement à changer de lieu de travail, alors que la place Tahrir a été débordée, hier dans la journée, où des manifestations ont été également signalées partout en Egypte. Les autorités égyptiennes tiennent à l'évacuation de cette place, véritable plaque tournante de la circulation. Si la protestation dans la capitale est concentrée sur le départ du rais, ailleurs des voix se sont élevées pour dénoncer les conditions sociales. Des manifestations ont eu lieu mardi et hier dans les arsenaux de Port-Saïd, à l'entrée nord du canal de Suez, ainsi que chez plusieurs sociétés privées travaillant sur cet axe stratégique du commerce mondial, à l'aéroport du Caire, dans des usines textiles de Mahallah, dans une société gazière du Fayyoum ou dans la grande ville industrielle de Helwan, qui jouxte la capitale. Ils réclament des augmentations de salaires et l'amélioration des conditions de travail. En ce sens le rais a promis une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraités. Le gouvernement a aussi approuvé la création d'un fonds à hauteur de 5 milliards de livres (840 millions de dollars) pour compenser les propriétaires de commerces, d'usines et de voitures victimes de vol, de pillage et de vandalisme. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que les manifestations se déroulent pacifiquement ; le vice-président Omar Souleimane n'a pas manque de dire que le pouvoir ne tolérerait pas des rassemblements plus longtemps. C'est là une manière d'annoncer une évacuation imminente de la place Tahrir que les manifestants ont pris comme leur quartier général. Ils ne comptent pas la quitter avant la démission de Moubarak et de toute son équipe.