Le PDG de la compagnie aérienne Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a plaidé jeudi pour la détermination de «l'acte normal de gestion non-pénalisable» et «l'acte anormal pénalisable». «Il est nécessaire de déterminer avec exactitude l'acte normal de gestion non-pénalisable et l'acte anormal de gestion pénalisable», a-t-il suggéré concernant la dépénalisation de l'acte de gestion décidée lors du dernier Conseil des ministres. Dans une déclaration à la Chaîne III, M. Bouabdallah s'est dit contre «l'impunité des actes graves de mauvaise gestion» et pour une implication des gestionnaires dans l'élaboration d'un code algérien des affaires, conforme aux normes universelles. Pour lui, «le contrôle et l'instruction des forfaits de gestion nécessitent des enquêteurs et des juges formés et spécialisés en gestion d'entreprise». La compagnie Air Algérie projette par ailleurs de faire de nouvelles acquisitions d'avions. L'achat de nouveaux gros porteurs devra remplacer les Boeing 767, devenus assez vieux. Pour désenclaver certaines régions, la compagnie veut acquérir aussi des petits porteurs afin de desservir des destinations définies par l'Etat, a-t-il annoncé, évoquant les prochaines acquisitions d'outils de contrôle performants pour revoir à la baisse les tarifs des billets. Au sujet des petits porteurs, les acquisitions concernent quatre appareils de 70 places et sept de 150 places. Dans le souci de répondre aux besoins de la Cnas en termes de transport sanitaire des assurés sociaux, M. Bouabdallah a évoqué l'acquisition de cinq gros porteurs et deux avions sanitaires. «La Cnas paye beaucoup d'argent pour les évacuations sanitaires. Tant qu'on peut répondre sur la rentabilité et sur les missions publiques assignées par l'Etat, il n'y a aucun problème», a-t-il relevé, affirmant n'avoir «aucune limite de budget pour les nouvelles acquisitions. Celles-ci vont nous coûter 700 millions de dollars. Nous faisons cela dans la transparence». Les crédits contractés par Air Algérie ont été alloués à des taux bonifiés grâce au fonds national d'investissement. Cet avantage a été accordé à la compagnie car, a-t-il expliqué, «nous assurons une mission publique». Même si certaines destinations ne sont pas rentables pour Air Algérie, elles le sont pour l'Algérie. «C'est l'Afrique. Nous devons regarder vers le Sud en matière de solidarité et de fraternité africaine. Nous sommes tenus par une politique pro-africaine», citant le soutien de l'Etat pour le maintien de certaines lignes, telles que Ouagadougou et Bamako. Il a saisi l'occasion pour plaider une révision de la politique des changes. Contrairement aux autres communautés, les investisseurs algériens sont absents au niveau des pays africains. Les Algériens, selon lui, sont bloqués par la réglementation des changes, notamment pour aller investir ailleurs. «Il faut aider les privés algériens à aller en Afrique. Il y a beaucoup d'argent à gagner», a-t-il soutenu, souhaitant la dotation de chaque secteur de son code des marchés publics, à la condition qu'il soit élaboré par des spécialistes en collaboration avec les entreprises publiques.