A l'issue de la marche à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), empêchée par les forces de l'ordre hier à Alger, certains initiateurs et meneurs de cette marche ont été brièvement arrêtés par les forces de l'ordre, et c'est d'ailleurs à partir d'un sous-sol d'un commissariat d'Alger que Mohamed Salem Sadali a répondu à notre appel téléphonique pour nous donner ses impressions. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) s'est montré désabusé. Selon lui, après les émeutes de janvier, les pouvoirs publics avaient appelé les citoyens à s'exprimer dans le calme en évitant la casse et l'anarchie, ce qui, d'après lui, équivaut de facto à une autorisation des manifestations pacifiques. Le syndicaliste relève par ailleurs que le premier magistrat du pays a demandé de lever le monopole de l'accès aux médias lourds devant les partis de l'opposition, «ce qui n'a pas été le cas hier puisque l'ENTV a brillé par son absence pour couvrir la marche, ce qui veut dire que les instructions du Président n'ont pas été appliquées par une institution qui reste toujours au service de la propagande». M. Sadali précise que «le combat pour le changement n'est pas le monopole de la CNCD». «Il faut bien écouter ce peuple pour instaurer un minimum de démocratie dans ce pays», conclura le syndicaliste sur un ton désabusé.