Les garde-côtes de la gendarmerie espagnole ont intercepté, hier à l'aube au large d'Almeria, une patera à bord de laquelle douze harraga algériens tentaient de gagner les côtes espagnoles. Ces candidats à l'émigration clandestine ignoraient qu'ils avaient déjà été repérés depuis deux heures par l'un des radars du système de surveillance côtière (Sive) mis en place près de la plage qui porte le très lugubre et néanmoins significatif nom «playa de los Muertos» (plage des Morts)». La traversée effectuée depuis la côte ouest-oranaise s'est déroulée pendant une douzaine d'heures sans difficultés en haute mer, en raison du retour du beau temps en Méditerranée. Cependant, ces nouveaux harraga n'avaient pratiquement aucune chance de tromper la vigilance des gardes-côtes espagnols qui sillonnent la zone sud de l'Espagne, aidés dans leur mission de surveillance par la collaboration de centaines de chalutiers et de navires marchands qui passent pas là. Hier, ce groupe avait été transféré dans un commissariat d'Almeria pour les formalités d'usage en vue de son expulsion à Oran. Identifier les «patrons» Les enquêteurs s'emploient pour l'instant à localiser les possibles indicateurs parmi les passagers en vue d'identifier les organisateurs de cette traversée ou le patron de la patera, qui, eux, devraient être traduits devant un tribunal pénal pour délit de trafic de personnes. Ils risquent une peine de prison de 2 à 6 ans de prison et seront certainement inculpés en Algérie, une fois leur peine accomplie en Espagne, pour délit de sortie illégale du territoire national. Les enquêteurs ont eu recours à cette méthode de recrutement des mouchards, depuis le début de l'année 2008, date à laquelle la loi pénale espagnole avait été amendée pour durcir la répression du trafic de l'immigration clandestine. La semaine dernière, trois jeunes Algériens avaient été présentés devant le tribunal d'Almeria, ils sont poursuivis pour avoir organisé une traversée clandestine périlleuse depuis la côte ouest-oranaise vers l'une des criques de Cabo de Gata, en juillet 2010. Le parquet avait requis contre eux entre deux et cinq ans de prison, en s'appuyant sur le fait aggravant que la traversée s'était effectuée sans aucun instrument de sécurité pour la navigation en haute mer qui était houleuse à ce moment.