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Le wali instruit les Domaines pour l'actualisation des prix Lors d'une réunion entre les expropriés du futur barrage de Souk n'Tleta et les instances concernées
Le sit-in organisé la semaine dernière devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'appel de l'association des expropriés du futur barrage de Souk n'Tleta, semble avoir déjà donné des résultats. En effet, avant-hier, le wali, Abdelkader Bouazghi, s'est mis à la disposition des expropriés afin de trouver une solution à ce problème qui n'a que trop duré, et qui retarde le lancement des travaux d'un projet d'une grande importance pour la wilaya de Tizi Ouzou. C'est dans cette optique que «le premier magistrat de la wilaya a instruit le directeur des domaines pour l'actualisation des indemnités versées aux expropriés et donner le plafond des prix», nous a déclaré hier Mohamed Merabti, président de l'association. La réunion d'avant-hier, à laquelle ont pris part toutes les parties concernées à la demande du wali, telles que la direction de l'hydraulique, les domaines, le Drag, l'association, le wali et son chef de cabinet, a été une occasion pour aborder en toute clarté les points de discorde et les doléances des citoyens des communes touchées par la construction de ce barrage hydraulique. Notre interlocuteur expliquera que, dans un premier temps, le directeur des domaines de la wilaya a fait savoir dans son intervention que «son instance ne pourra pas aller au-dessus des 50% (une augmentation des prix décidée après le sit-in) par rapport à l'ancien prix», «chose que nous avons refusée catégoriquement», ajoute M. Merabti, avant de proposer que «si l'actualisation des prix n'est pas possible, ce sera la compensation en nature». Une proposition qui ne sera sûrement pas du goût des responsables, vu qu'ils seront dans l'obligation d'attribuer des terrains dont la surface est égale aux terres à récupérer, un dilemme de plus qui risquera de renvoyer le projet du barrage aux calendes grecques. Par ailleurs, concernant l'indemnisation des oliviers, le même interlocuteur demande : «Pourquoi cette politique de deux poids, deux mesures que les domaines s'entêtent à pratiquer ?» Selon lui, «l'olivier était estimé par cette instance entre 20 000 et 30 000 DA en 2009 ; au premier semestre de l'année en cours, on nous propose le minimum, c'est-à-dire 20 000 DA, alors qu'au niveau de la commune de Boghni, l'olivier est estimé à 25 000 DA, et ce, durant le deuxième semestre 2010». Concernant cette différence d'évaluation, M. Merabti s'adressera aux responsables en déclarant : «Donnez-nous votre base de calcul.» En outre, la réunion d'avant-hier a permis aussi de mettre l'accent sur d'autres problèmes et doléances des expropriés du futur barrage. Il s'agit, entre autres, du problème de relogement, de la délocalisation des commerces, des cimetières ainsi que du problème relatif aux jeunes hommes âgés de plus de 21 ans. Sur ces points, le président de l'association citée précédemment nous dira : «Aucune instance n'est en mesure de préciser le nombre exact des familles à reloger.» Et d'enchaîner qu'actuellement, un expert de l'ANBT est sur place pour refaire l'enquête, «ce qui permettra de revoir les arrêtés de cessibilité explicitement, avec inclusion de toutes les omissions des précédents», selon lui. Il y a lieu de souligner qu'après le sit-in de jeudi dernier, les trois huissiers de justice concernés ont été appelés par le Drag afin de geler les arrêtés. «Sur le terrain, il n'y a qu'un seul huissier, en l'occurrence Me Yakoubi, qui a répondu favorablement à l'appel du Drag temporairement», déplore encore M. Merabti. Pour la délocalisation des commerces, «une solution doit être trouvée, car les gens possédant des biens commerciaux comme source de revenu ne doivent pas se retrouver dehors comme des mendiants», fulmine le représentant des expropriés. S'agissant du problème des cimetières, l'association des expropriés a attiré l'attention des responsables sur «la nécessité de sauvegarder la mémoire collective de la région», tout en s'interrogeant sur le gel du travail de la commission de recensement et d'identification des tombes. Enfin, estimé par le chef de cabinet comme étant «une revendication, non pas une doléance», le problème des jeunes hommes ayant plus de 21 ans est plus que jamais posé par les citoyens protestataires. C'est ainsi que M. Merabti n'hésitera pas à dire qu'ils «doivent être pris en charge dans un cadre social, loin de la polémique sur le barrage, car ils pouvaient bénéficier des mesures relatives aux aides à l'habitation rurale décidées par le président de la République». Le wali, désormais décidé à aller de l'avant dans le traitement de ce dossier, a promis, en fin de réunion, d'étudier les doléances avec les responsables concernés, avant de rencontrer prochainement l'association. Cette dernière se réunira, quant à elle, samedi prochain en assemblée générale, pour l'évaluation de la situation.