Trente-huit personnes ont été blessés dans de violentes émeutes qui ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville de Benghazi à 1000 km à l'est de Tripoli, où plusieurs centaines de personnes ont affronté des policiers renforcés par des partisans progouvernementaux, selon des témoins et des médias locaux. La situation est tendue dans cette ville. Des témoins et des médias locaux rapportent que des émeutes ont éclaté entre plusieurs centaines de personnes et les forces de l'ordre, renforcées par des partisans du pouvoir. La télévision publique libyenne fait état pour sa part de rassemblements de soutien au dirigeant libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, dans différentes villes du pays. La chaîne a diffusé des images d'une manifestation pro-Kadhafi dans les rues de Tripoli. Mouammar Kadhafi, 68 ans, fêtera cette année ses 42 ans au pouvoir. La colère des Libyens a été déclenchée par l'arrestation d'un avocat, Fethi Tarbel, représentant des familles de prisonniers tués en 1996 dans une fusillade dans la prison d'Abou Salim à Tripoli, selon la presse. Le bilan fait état de 14 blessés, dont 10 policiers. Aucun ne serait dans un état grave. D'après un habitant de la ville, 500 à 600 personnes ont manifesté leur colère. «Ils sont allés au comité révolutionnaire (cellule de base du pouvoir) dans le quartier de Sabri puis ont tenté de se rendre au comité révolutionnaire central», a-t-il raconté. Les manifestants ont scandé des slogans contre le régime : «Benghazi réveille-toi, c'est le jour que tu attendais», «Le sang des martyrs n'est pas versé en vain», ou encore «Le peuple veut faire tomber la corruption», selon ces médias. Ces manifestations interviennent à la veille de la «journée de colère» libyenne prévue aujourd'hui, selon des appels lancés sur Facebook. Sous le slogan «Révolte du 17 février 2011 : pour en faire une journée de colère en Libye», un groupe Facebook, qui appelle à un soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi, est passé de 4400 membres lundi, à 9600 mercredi matin. Dans l'urgence et la précipitation, Kadhafi a réuni une cellule de crise. Le colonel a «activé» son Agence de sûreté intérieure, dont le travail consiste essentiellement à traquer les opposants politiques, dont plus de 500 seraient actuellement en prison. Il a aussi brandi la loi 71, qui interdit toute activité politique indépendante, passible de la peine de mort. Selon une source libyenne bien informée, les autorités ont lancé mercredi une «campagne d'interpellations» dans la ville frondeuse de Benghazi, bastion des opposants du régime, «parmi les activistes», a indiqué cette source qui n'était pas en mesure de donner plus de détails.