Le prince Moulay Rachid, cousin du roi Mohammed VI, troisième dans la succession au trône alaouite, a apporté ouvertement son soutien à la protestation populaire prévue dans son pays, le 20 février. «Je suis pour toute initiative destinée à démocratiser le Maroc, pacifiquement et dans un esprit de tolérance», a-t-il déclaré vendredi à la chaîne de télévision France 24. Le 30 janvier, alors que la «contagion tunisienne» faisait son apparition en force en Egypte, celui que les médias appellent le «prince rouge» pour ses idées avant-gardistes – à l'origine de sa fronde contre la monarchie dans son pays – prédisait dans une interview au journal El Pais que «le Maroc ne sera pas l'exception» dans le courant de révolte populaire qui gagne du terrain dans le monde arabe. «Il aurait été plus judicieux d'œuvrer à l'ouverture politique avant l'apparition de cette vague de protestations, car un changement se conjugue au présent et non au futur», avait-il dit en faisant état du «profond clivage entre les classes sociales au Maroc, ce qui a définitivement compromis la légitimité du système politique en place». Les islamistes en force Jusqu'à la fin de la semaine, les autorités marocaines misaient sur un impact limité de cette marche. Depuis, ils ont dû revoir leurs calculs, en apprenant que «le grand mouvement islamiste marocain, le Mouvement pour la justice et la spiritualité (MJS) de cheikh Abdeslam Yassine, a décidé de se joindre aux manifestations pour le changement» qui auront lieu dans au moins les six plus grandes villes marocaines. Certaines sources estiment à 200 000 le nombre des militants et des affiliés au MJS, ce qui pourrait donner un grand impact à la marche de dimanche à laquelle se sont portés candidats des dizaines de milliers de jeunes Marocaines.