La grève à laquelle a appelé le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) n'a pas été suivie dans l'Algérois, ou du moins dans les APC que nous avons visitées hier, suite à l'appel au débrayage lancé par le syndicat des communaux. A Ben Aknoun, tous les services communaux ont poursuivi hier leur travail comme à l'accoutumée. Ce que nous avons constaté lors de notre passage dans cette APC où nous nous sommes arrêtés au niveau du service de l'état civil, où les agents accomplissaient leur travail normalement. Aucune absence ou défection n'ont été enregistrées, selon les travailleurs que nous avons approchés, qui ajouteront : «Nous ne sommes pas concernés par cette grève, vu que nous ne sommes affiliés à aucun syndicat.» Même rythme à l'APC d'Alger-Centre où les citoyens retiraient leurs documents de la manière la plus normale. Nous avons essayé de rencontrer des représentants syndicaux exerçant au sein de cette mairie, en vain. Nous nous sommes rendus ensuite à l'APC de Bir Mourad Raïs où nous avons constaté la même chose que dans les deux autres APC visitées auparavant. Les travailleurs diront, «nous ne sommes pas des syndicalistes. Nous ne suivons pas un mouvement déclenché par un syndicat qui n'est pas le nôtre». Toutefois, le mouvement de grève a été largement suivi à Béjaïa, avec un taux de suivi estimé à plus de 90%, ce qui confirme la grande mobilisation des travailleurs pour faire aboutir leurs revendications. En outre, une large mobilisation a été constatée pendant cette première journée de grève dans la quasi-totalité des municipalités de la wilaya de Tizi Ouzou. Les motifs essentiels qui motivent les communaux à recourir à cette grève s'articulent autour de la non-application du nouveau statut particulier et du régime indemnitaire des travailleurs des communes comme promis par les pouvoirs publics avant le gel de la grève de l'année dernière. Ainsi le syndicat des communaux a décidé d'entamer cette grève cyclique les 21, 22 et 23 février pour revendiquer la défense des libertés syndicales et du droit de grève, la revalorisation du point indiciaire pour garantir un salaire de base digne, l'intégration des vacataires et des contractuels, la mise en place des statuts particuliers des travailleurs du secteur, ainsi que la mise en application d'un nouveau régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, et le maintien de la retraite sans condition d'âge, avec abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11.