La réception du projet de transfert de l'eau potable d'In Salah vers Tamanrasset est attendue avec impatience par cette population privée de ce liquide précieux depuis plusieurs années. Les gens sont contents mais méfiants aussi. «C'est bien d'avoir de l'eau. L'avoir sans de gros risques et problèmes est encore mieux», diront des habitants rencontrés sur place. Les citoyens font allusion à la vétusté du réseau d'AEP. Ils sont sceptiques quant à la non-conformité de ce réseau à la quantité d'eau qui va recevoir dès la réception du projet. «A quoi ça sert d'injecter ces sommes importantes dans un projet aussi énorme pour se trouver enfin privé d'eau pour des problèmes de gestion d'un réseau qui ne répond pas ?», diront-ils. Cette inquiétude n'est pas partagée par Mohamed El Kheir, premier responsable de l'hydraulique de la wilaya de Tamanrasset, qui se montre confiant. Pour lui, l'approche de la réception du projet ne pose aucun problème, et le réseau actuel est prêt à recevoir les premières quantités en toute tranquillité. L'étude de diagnostic de réseau de l'eau potable a enregistré une bonne avancée, a affirmé M. El Kheir. «C'est l'étude qui nous dira si on refait le réseau actuel d'AEP ou on se contente d'une réfection de ce qui est vétuste», a-t-il expliqué. L'étude est entamée depuis trois mois. Le ministère des Ressources en eau suit avec beaucoup d'intérêt l'évolution de ce dossier. Des réunions se tiennent en permanence pour le suivi des opérations. En attendant les conclusions de l'étude, la direction a entamé un travail sur le terrain pour raccorder les réservoirs existants et la sectorisation du réseau existant en onze zones. La réalisation de vannes pour la maîtrise du réseau en cas de panne est également envisagée, en plus de la réhabilitation des 14 équipements des réservoirs déjà opérationnels dont le système de flotteur, les vannes et autres. Cette opération a été entamée depuis un mois. La mission nouvelle attribuée à cette direction est le suivi des travaux de raccordement de la nourrisse au réseau actuel d'AEP. «Il s'agit de la réalisation d'une conduite de 9,5 km pour raccorder la nourrisse qui reçoit l'eau de Tamanrasset aux réservoirs de la ville», a expliqué M. El Kheir, soulignant que la réalisation est menée en étroite collaboration avec une entreprise chinoise. En ce qui concerne le réseau d'assainissement, le directeur de l'hydraulique affirme que ce créneau connaît effectivement des lacunes, dans la mesure où la ville n'est pas totalement couverte, comme c'est le cas pour le réseau AEP. «La situation n'a pas vraiment avancé. Des travaux sont en cours pour faire des extensions vers Tahaggart, Inkouf, Adréane. Les travaux se poursuivront jusqu'à juin 2011, selon le même responsable. La station d'épuration prévue dans le cadre de l'aménagement du réseau de la ville sera mise en service au mois de juin prochain. Située à Tihiguine, la capacité de cette station est estimée à 16 000 m3 par jour. «C'est une capacité initiale qui est appelée à progresser au fur et à mesure pour atteindre 35 000 m3 à l'horizon 2030», dira M. El Kheir. Le projet d'approvisionnement de l'eau d'In Salah vers Tamanrasset injectera dans un premier temps quelque 150 litres par habitant quotidiennement. La quantité servie actuellement est de l'ordre de 25 000 m3 par jour.