Le procès de l'affaire du directeur d'une entreprise d'import-export de produits ferreux et de métaux, riche industriel dont le chiffre d'affaires annuel est de 100 milliards de centimes et fils d'un commandant de l'armée, a été ouvert hier devant le tribunal criminel près la cour d'Alger. L'accusé Z. H. a été présenté pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir homicide volontaire, escroquerie, usurpation de fonction en usant du grade de son père afin de valoriser ses droits en toute liberté, atteinte à la pudeur et viol d'une mineure et outrage aux agents de l'ordre dans l'exercice de leur fonction. Les faits remontent au 18 avril 2009, alors que l'accusé se trouvait en compagnie de son chauffeur et de sa petite amie dans une boîte de nuit située à Riadh El Feth, afin de fêter son anniversaire. L'accusé a quitté les lieux vers 4h30 du matin suite à une bagarre avec une bande de jeunes qui avaient pour but de passer la nuit avec son accompagnatrice. A ce moment, Z. H. a sorti une arme à feu sous licence qu'il avait achetée auprès d'un commerçant et a menacé l'ensemble des policiers de la sûreté urbaine en déclarant : «J'ai tué 99 personnes, à coups de balles, je pourrais compléter le nombre à 100 cette nuit. Je n'ai rien à craindre ni à perdre.» Des propos qu'il a niés le jour de l'audience. Sur le PV de la police, il a été également mentionné que l'accusé aurait violé une mineure qu'il a enfermée dans son bureau. Il a déclaré pour se disculper qu'il a réglé ce problème en prétendant qu'il allait l'épouser. Par ailleurs, suite à un malentendu avec un ami, il aurait usé de son arme à feu en tirant trois balles. Les traces de ces dernières ont été retrouvées sur un mur de son entreprise. Une plainte a alors été déposée en premier lieu contre X, et ce n'est que le jour des faits que le dossier a été reconstitué contre lui. Son dossier a été transmis en première instance au niveau de la 7e chambre d'instruction devant le pôle judiciaire de Sidi M'hamed où l'enquête a duré plus de 7 mois, avant que le second accusé dans cette affaire et qui est le chauffeur de l'accusé principal ne soit appelé. Ce dernier répondant aux initiales de Ch. A. est accusé de complicité directe avec préméditation et non-dénonciation de crimes. Lors de l'audience, le juge a rappelé les faits à l'accusé principal, tout en lui indiquant qu'il a usé d'une tenue officielle appartenant au corps de l'armée. Selon le rapport technique, il était également en possession d'un téléphone mobile sans fil très sophistiqué appartenant aux forces de l'ordre. L'accusé a nié pratiquement tous les faits retenus contre lui. Il a déclaré avoir commis quelques faits légers mais sans préméditation. Il a admis qu'il a enfermé la jeune fille dans son bureau, en indiquant que c'était sa fiancée. Le parquet a requis une peine de 20 ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé principal et une peine de 13 ans de prison ferme à l'encontre du chauffeur. Le verdict sera prononcé prochainement.