Une centaine d'agents révoqués durant les dix dernières années des rangs de la police dans plusieurs wilayas du pays ont tenu hier matin un sit-in devant le bâtiment de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à Bab El Oued (Alger). Se ressemblant pour la deuxième fois sur les lieux, ils demandent leur réintégration à leur poste de travail car ils s'estiment abusivement écartés. «On demande l'intégration !», «On demande Hamel !», «Justice pour tous !», scandaient-ils. La foule a été repoussée dans une ruelle attenante au lycée Emir Abdelkader. Là, ces pères de famille venus de Tiaret et de M'sila entre autres, étaient libres de crier leur désarroi devant des passants qui, de temps à autre, n'hésitaient pas à s'informer. Chacun d'eux s'est en effet retrouvé à un moment de sa carrière de policier, cadre ou simple agent, au milieu d'une affaire rocambolesque dont il était la victime ou l'acteur et dont il n'arrive pas encore à se relever. Dans leurs récits, on entend souvent des noms de chefs de sûreté de wilaya, de procureurs et de juges. Les concernés demandent à la direction générale de l'ancien employeur de réexaminer leur cas. Pour ce faire, ils exigent l'ouverture d'un bureau à l'effet d'étudier les dossiers au niveau de la DG. Les policiers licenciés, parfois avant même que la justice ne statue définitivement sur leur cas, ont désigné une délégation qui a pris langue avec le chef de cabinet et le vice-directeur de la DGSN. De cette prise de contact, les personnes mandatées sont revenues bredouilles. Le cabinet du général-major Abdelghani Hamel a invité les concernés à se rapprocher des chefs de sûreté de wilaya d'où ils dépendaient auparavant pour exposer leurs doléances. La délégation s'est montrée très réticente, mettant en avant les difficultés de rencontrer les chefs de sûreté de wilaya. La DGSN a promis de sensibiliser ces responsables à travers un télégramme qui leur sera transmis dans les 48h suivant cette rencontre. «Dans un monde gouverné par les technologies de l'information et de la communication, vous voulez me faire croire que vous avez besoin de deux jours pour envoyer un télégramme ?», interroge un des délégués. Pour lui comme pour l'ensemble des participants au sit-in, c'est de la poudre aux yeux. Ils estiment qu'ils ont plus de chances d'être entendus à Alger qu'ailleurs. Comme la DGSN n'a pas répondu favorablement à leurs doléances, les agents révoqués ont continué à se rassembler. Ils ont également tenté d'organiser une marche avant d'être empêchés par leurs… collègues.