Une Coordination nationale des étudiants en pharmacie, regroupant neuf universités du pays, a vu le jour jeudi. «Nous proposons un remède efficace à l'Université. Qu'on nous laisse le réaliser, nous en sommes capables», a soutenu M'hand, étudiant en 4e année pharmacie à l'université d'Alger. L'idée de la création de cette organisation autonome a germé dans l'un des laboratoires de la faculté centrale d'Alger, initié par un groupe d'étudiants qui veulent en finir avec la situation «catastrophique» qui caractérise leur cursus. «Nous sommes considérés comme des rats de laboratoire, la tutelle nous en fait voir de toutes les couleurs, du manque de matériel à la dévalorisation de notre diplôme, en passant par le manque de considération et de mépris. Jusqu'à ce jour, nous nous sommes tus, mais là la goutte a fait déborder le vase et on doit dire basta !», a avoué Merouane, remonté. S'agissant de la plateforme de revendications des étudiants en pharmacie, Nadjib explique : «Nous n'avons pas de revendications spécifiques. Nous sommes dans le même cas que les autres étudiants, nous défendons l'Université et l'étudiant algériens. Nous avons les capacités de rivaliser avec les plus prestigieuses universités du monde, mais nous avons l'impression que la tutelle fait l'inverse et nous refusons cet état de fait.» La Coordination des étudiants en pharmacie a été créée dans des conditions catastrophiques, selon Nabila : «Nous avons invité l'ensemble des universités de pharmacie à venir à Alger afin de nous réunir, mais à notre grande surprise, les étudiants venant des autres universités du pays ont été tout simplement empêchés d'accéder à l'enceinte universitaire. Vous voyez la situation dans laquelle nous sommes, un agent de sécurité qui refuse l'accès à un étudiant à l'université.» La jeune étudiante renchérit : «La réunion a eu lieu dans un autre endroit et la coordination a été créée. Nous allons lutter jusqu'à l'aboutissement de nos revendications inscrites dans la plateforme. Nous avons le remède, à défaut, nous allons le créer s'il le faut.» Les étudiants en pharmacie ont aussi décidé, à l'issue de cette AG, de rejoindre les rangs de la Coordination nationale autonome des étudiants afin d'unir leurs forces et permettre à l'étudiant algérien de retrouver la place qui lui sied.