Quelques dizaines de chercheurs algériens exerçant au sein des Centres de recherche scientifique de Draria et d'Alger ont observé hier un sit-in devant le siège du Centre de recherche d'Alger où est situé le Commissariat à l'énergie atomique (COMENA). Les chercheurs permanents revendiquent l'application des dispositions réglementaires relatives aux régimes indemnitaires et dénoncent l'absence de canaux de concertation concernant l'élaboration d'un statut. D'une manière pacifique, les chercheurs ont accroché des banderoles portant des inscriptions traduisant leur colère quant au mépris affiché par le COMENA concernant leurs doléances. Ils déplorent le manque de considération manifeste de la hiérarchie et de la tutelle (ministère de l'Energie) concernant leurs préoccupations traduites par la non-application du décret exécutif N° 10-250 du 20 octobre 2010 relatif aux régimes indemnitaires. «Nous n'avons pas de vis-à-vis et nous ne sommes pas associés à l'élaboration du nouveau statut dont les moutures sont placées sous le sceau du secret», clament ces derniers qui estiment «faire l'objet de mépris», ajoutant : «Nous n'avons pas cessé d'user de tous les recours et voies légales pour faire parvenir nos requêtes, mais les correspondances sont restées sans réponse.» En effet, une correspondance a été adressée au Commissaire à l'énergie atomique le 25 novembre 2010, et deux autres missives le 19 janvier 2011 et le 02 mars 2011 au ministre de l'Energie et des Mines. Elles ont été suivies d'une demande d'audience en date du 09 mars 2011, adressée au ministre, qui est également restée sans suite. Les chercheurs en colère mettent en garde les responsables de cette crise sur les conséquences dramatiques pouvant découler du conflit, et sur le devenir du secteur nucléaire, considéré comme névralgique par les autorités du pays. Convaincus de la légitimité de leurs démarches, les chercheurs algériens «dénoncent avec fermeté l'interprétation sélective des textes réglementaires et la mauvaise volonté de l'administration centrale du COMENA qui refuse de prendre en charge nos doléances». «L'administration en question a évoqué le motif selon lequel nous n'appartenons pas à la fonction publique afin de ne pas appliquer les dispositions du décret 10-250, mais cela n'a pas empêché l'administration d'accorder des bonifications de la Fonction publique au profit des responsables», affirment ces derniers, pour instituer la règle du deux poids, deux mesures appliquée par l'administration, tout en mettant en évidence la similitude juridique entre l'Agence spatiale algérienne (ASAL) et le COMENA, ayant des statuts d'établissements publics à caractère spécifique. Sur la question du statut dont ils disent «être démunis», les chercheurs protestataires dénoncent le refus signifié par l'administration concernant leur association aux consultations pour l'élaboration du statut les concernant et auquel «ils voudraient apporter des réserves et des suggestions». Ils estiment que les démarches adoptées par le COMENA vis-à-vis du statut «relèvent du simulacre». Jusqu'à satisfaction de leurs doléances, les chercheurs entendent reconduire leur sit-in quotidien. «Les moutures du statut sont traitées dans une totale confidentialité», tonnent-ils en dénonçant le parti pris de certains membres du syndicat. Par souci d'objectivité et de transparence, nous avons tenté de contacter le Commissaire à l'énergie atomique, Derdour Mohamed, mais en vain.