Chaque édition du Festival du film amazigh apporte avec elle de vives critiques. Nous sommes heureux de constater que notre festival suscite toujours un intérêt croissant. Nous accueillons ces critiques avec beaucoup d'humilité et de modestie. Notre Festival n'est plus un enfant et pas tout à fait un adulte. Il en est à sa 11e édition. Cette pérennité est assez rare pour la souligner. Notre engagement pour le cinéma n'est plus à démontrer. De par notre soutien inconditionnel à tous les professionnels du cinéma, nous nous sommes tracé une feuille de route claire et nous n'avons jamais dévié de cette voie : «Le cinéma, encore et toujours.» Il est vrai que nous avions décidé dès le début, avec des moyens dérisoires mais une volonté sans faille, de privilégier le professionnalisme, amateurs au sens noble du cinéma que nous sommes. Il me peine de voir des critiques s'en prenant chaque fois aux jurys. A toutes fins utiles, je rappelle que les membres des jurys institués par le festival sont indépendants, ils jugent en leur âme et conscience. Les organisateurs du Festival n'ont pas – et ne le feront jamais – à interférer dans les délibérations. Il y va de leur crédibilité et de la nôtre. Je rappelle aussi que nous n'intervenons pas dans les films sélectionnés, un comité composé de professionnels choisit avec des critères objectifs parmi les œuvres proposées. La production n'est pas du ressort du Festival du film amazigh. Notre rôle consiste à être une vitrine de cette production, à la mettre en valeur. Nous ne sommes ni diffuseurs ni producteurs. Nous donnons à voir et, avec nos moyens modestes, nous accompagnons les jeunes cinéastes dans leur démarche. L'amazighité n'est pas un ghetto, bien au contraire. Il y a un bon et un mauvais film, un bon et un mauvais cinéma. Mais entendre une voix en tamazight sur des images animées suscite toujours beaucoup d'émotion. L'accès à l'universalité commence dans son village. Le cinéma amazigh se doit de tendre vers l'universel, à partir de ses propres réalités. L'universel n'empêche pas l'authenticité, bien au contraire. Et l'authenticité ne doit pas nous enfermer dans des frontières étroites. Notre Festival brise les murs de toutes les prisons en allant vers l'autre, forcément notre voisin, nos voisins. Notre Festival est d'envergure internationale, combien de prix ont été décernés à des films (marocains) venant d'ailleurs. Les critiques nous renforcent dans notre démarche, nous continuerons à les prendre avec beaucoup de considération. Nos résolutions s'en trouvent renforcées. Notre exigence, le professionnalisme, n'est pas négociable. Et nous ne doutons pas que le cru 2012 sera de meilleure qualité. Il y va de nos efforts à tous, de notre travail, de notre engagement. Si El Hachemi Assad, Commissaire du festival du film amazigh