L'émir du Koweït a accepté la démission du gouvernement, présentée sous la pression de députés de l'opposition qui réclament un nouveau Premier ministre dans le pays secoué depuis cinq ans par des crises à répétition. Selon un décret, l'émir cheikh Sabah Al Ahmad Al Sabah a accepté cette démission, présentée dans la journée, et chargé le Premier ministre sortant cheikh Nasser Mohammed Al Ahmad Al Sabah et son cabinet de gérer les affaires courantes du pays jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, selon l'agence officielle Kuna. En vertu de la loi koweïtienne, l'émir est le seul habilité à nommer le Premier ministre. Cette tension entre l'exécutif et le législatif n'a toutefois rien à voir avec les mouvements de contestation populaire qui agitent plusieurs pays arabes depuis le début de l'année. Il s'agit du 6e gouvernement à démissionner depuis que le Premier ministre, cheikh Nasser a été nommé à la tête du cabinet il y a cinq ans. Durant cette période, le Parlement a été dissous à trois reprises, donnant lieu à chaque fois à des élections législatives anticipées, les dernières ayant été organisées en mai 2009. La démission du cabinet est intervenue après que des députés eurent soumis au Parlement des demandes d'audition de trois ministres, tous membres de la famille régnante des Al Sabah, pour diverses affaires, dont une affaire de corruption. Cette ultime démission du gouvernement a coïncidé avec une campagne de l'opposition réclamant la mise à l'écart du Premier ministre, un neveu de l'émir. Par ailleurs, le Koweït a décidé l'expulsion de diplomates iraniens accusés d'avoir conspiré contre la sécurité du petit émirat pétrolier, ouvrant une grave crise entre les deux pays du Golfe. La mesure annoncée par le ministre koweïtien des Affaires étrangères cheikh Mohammad Al Sabah intervient après la condamnation à mort par une cour koweïtienne de trois personnes accusées d'espionnage au profit de la République islamique. Téhéran a rejeté ces accusations comme «mensongères», au moment où Bahreïn, l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis soupçonnent l'Iran de chercher à provoquer des troubles confessionnels dans les Etats du Golfe. Le chargé d'affaires iranien à Koweït Sayyed Mohammed Shehabi a été convoqué, en outre, au ministère des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note de protestation, selon l'agence koweïtienne Kuna. Selon le quotidien koweïtien Al Qabas, trois diplomates iraniens sont impliqués dans cette cellule d'espionnage, mais la justice n'a pas pu les poursuivre en raison de leur immunité diplomatique.