La production de 22 000 mégawatts d'électricité à partir des énergies renouvelables constitue l'objectif fixé par le ministère de l'Energie et des Mines, dont la concrétisation est attendue pour l'horizon 2030. Presque la moitié de cette production, soit un volume de 10 000 mégawatts, «pourrait être dédiée à l'exportation» a affirmé le ministre Youcef Yousfi dans son allocation d'ouverture des travaux de la conférence placée sous le thème des «perspectives d'investissement dans le secteur des hydrocarbures, de l'énergie et des mines» ayant lieu dans la soirée de dimanche au siège de la direction générale de Sonatrach à Alger. «Notre secteur est chargé par le gouvernement de la mise en œuvre d'un important programme de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique sur les vingt prochaines années, dont le coût d'investissement est évalué, pour le seul volet électricité, à plus de 4500 milliards de dinars» a indiqué le ministre Yousfi. L'objectif recherché est de permettre à l'Algérie un affranchissement progressif par rapport aux hydrocarbures, et ce, par le biais d'une transition vers un modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables, a-t-il précisé. Dans un message lu à l'occasion de la conférence évoqué plus haut, le président Bouteflika a indiqué que le fait d'assurer une indépendance progressive vis-à vis des hydrocarbures constitue une démarche qui nécessite "d'important investissements et permettra d'économiser prés de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années". Le chef de l'Etat recommande en outre que la politique énergétique nouvelle soit «accompagnée par d'un développement d'une industrie de sous-traitances locale dans les énergies nouvelles et renouvelables, à même de créer des dizaines de milliers de postes d'emploi à haute valeur ajoutée». Cela dit, les partenariats avec les groupes industriels internationaux spécialisés dans la production en Algérie des équipements et des technologies de pointe nécessaires aux énergies nouvelles et renouvelables seront également encouragés, assure le président de la République. Bouteflika informe en outre de la création d'un commissariat des énergies renouvelables pour, dit-il, «assurer le regroupement des compétences et des connaissances nationales dans les centres de recherches scientifique en apport avec ce domaine». D'autre part, et pour ce qui est de la production de l'électricité par différents opérateurs économiques, notamment ceux issus de la sphère privée, le ministre de l'Energie et des Mines informe à ce sujet que son département s'attelle présentement à l'élaboration d'une série de textes réglementaires devant permettre au gouvernement de subventionner ce type de production.
Cesser l'importation des pièces de rechange, l'autre défi Par ailleurs et pour revenir à la conférence placée sous le thème des «perspectives d'investissement dans le secteur des hydrocarbures, de l'énergie et des mines», cet événement qu'a abrité le siège de la direction générale de Sonatrach avait inscrit comme objectif initial l'intégration de l'outil de production nationale dans les programmes d'investissements relevant du domaine de l'énergie et des mines. L'organisation de ce rendez vous a été co-présidé par Youcef Yousfi, ministre l'Energie et des Mines et son collègue au gouvernement Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. La rencontre a regroupé une panoplie d'opérateurs économiques publics et privés aux côtés des représentants des différentes organisations patronales du pays. Au cours des débats, les deux représentants du gouvernement ont fait part d'une volonté manifeste quant à se libérer de l'importation de la pièce de rechange nécessaire pour la réalisation des projets énergétiques prévus notamment par les entreprises Sonatrach et Sonelgaz, et ce, par le biais de la promotion d'une véritable industrie locale dans ce domaine. Faut-il préciser que ce créneau industriel est d'un rendement très faible vu que son volume de production ne satisfait que 0,5 à 1% du besoin exprimé par le marché national. En revanche, le ministre de l'Energie et des Mines apprend que «le groupe Sonatrach importe annuellement près de 500 000 articles de pièces de rechange utilisées lors de l'exécution des opérations de maintenance de ses installations et équipements industriels. Ces propos sont confortés par le P-dg de Sonatrach Nouredine Cherouati qui informe quant à lui que pour chaque projet de développement initié par cette entreprise, une enveloppe moyenne de 20 millions de dollars est consacrée à la fourniture de pièces de rechange sur une durée de deux années. Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la Pme et de la promotion de l'investissement soutient quant à lui qu'une enveloppe de l'ordre de 3,7 milliards de dollars est allouée chaque année pour l'importation des pièces de rechange. Le même intervenant a souligné l'impératif de voir l'économie algérienne «s'orienter nécessairement vers des secteurs devant assurer une substitution aux importations».