Sans vouloir s'attaquer directement à ses deux partenaires de l'Alliance présidentielle, le RND et le FLN, le président du MSP, Bouguerra Soltani, qui évoque encore une fois la possibilité du retrait du MSP, conditionne son maintien par «une alliance sans couleurs politiques». Le cas échéant, il se retrouverait dans l'opposition après la recomposition du champ politique «en deux pôles» que charrieront, selon lui, les changements annoncés. S'exprimant jeudi lors de l'émission «Forum du jeudi» de la Chaîne II, le chef de file du MSP a affirmé que le conseil consultatif du MSP décidera lors de sa prochaine réunion prévue en juillet de son retrait ou non de l'Alliance présidentielle ou revendiquera «la promotion de l'Alliance en un partenariat politique à la hauteur du concept de citoyenneté». Il a indiqué dans ce sillage que son mouvement «soutient l'impérative promotion de l'Alliance en un véritable partenariat politique afin de l'ériger en une famille élargie où se dissipent les couleurs politiques». Pour lui, «la prochaine étape nécessite l'émergence de deux pôles politiques, l'un au pouvoir et l'autre exerçant une opposition tenace». Une confirmation du divorce d'avec l'Alliance ? Tout porte à le croire dans la mesure où, pour Soltani, les réformes «globales et profondes» dont le contenu, souhaite-t-il, devrait être annoncé le 16 avril, doivent consacrer le champs des libertés. Ces réformes doivent également, selon lui, comporter «deux principaux éléments: de profondes réformes politiques et l'annonce d'un délai pour la mise en œuvre de ces réformes». Il a en outre appelé à l'octroi d'agréments à de nouveaux partis, «pour peu que ces derniers bannissent toute forme de violence et aient des programmes clairs». La révision «profonde» de la Constitution doit surtout consacrer, pour Soltani, l'élargissement du champ des libertés, définir le rôle du Parlement en matière de législation, de contrôle et de séparation des pouvoirs, comme elle doit définir des mandats présidentiels par un mandat renouvelable. Evoquant l'Assemblée constituante, réclamée par une partie de l'opposition, Soltani a estimé que «l'Algérie ne saurait retourner en arrière après 50 ans d'indépendance». Concernant le projet de code communal, M. Soltani a affirmé que son mouvement ne plaidait pas le retrait du projet de loi, mais soulignait la nécessité de tenir compte des propositions soumises par les députés.