Les policiers révoqués se sont rassemblés hier à la place des Martyrs, demandant leur réintégration en sollicitant le général major Abdelghani El Hamel, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), afin d'intervenir en leur faveur. Une délégation de six personnes a été reçue par le DGSN qui a demandé à la recevoir. «Nous faisons confiance au général major El Hamel, homme de terrain et de confiance. Il comprend nos souffrances», diront des contestataires. Un ex-officier de police nous dira : «J'ai été mis en détention préventive pendant trois années avant d'être innocenté par la justice, mais plusieurs années après, je ne suis toujours pas réintégré. Où est la justice ? Je suis père de famille et je ne trouve pas de quoi nourrir mes enfants.» Il y avait aussi des femmes policières révoquées au rassemblement d'hier. Parmi elles une policière venue de Mostaganem avec son enfant. «J'ai été révoquée le 31 juillet 2008 parce que j'ai été accusée d'avoir une relation illégitime avec un homme. Cet homme est devenu mon mari et nous avons aujourd'hui un enfant. J'ai le livret de famille sur moi. Regardez mon acte de mariage, il est daté du 7 octobre 2009. Cette révocation est injuste. Je demande ma réintégration dans la police», nous dira-t-elle. Une autre femme nous dira : «J'étais agent de la circulation relevant de la sûreté de wilaya de Chlef. J'ai été malade, comme le prouve ce certificat médical d'arrêt de travail d'une durée de 15 jours, que voici. Je voulais reprendre le travail, j'ai signé comme d'habitude la fiche de présence au commissariat de police dont je relevais et j'ai rejoins mon poste avant d'être informée que j'étais révoquée.» Ils sont venus de plusieurs wilayas pour se rassembler à la place des Martyrs et demander la réintégration des policiers et policières «injustement révoqués», ainsi qu'une amnistie générale pour ceux qui ont commis des «fautes professionnelles». «Les terroristes qui ont commis des massacres ont été pardonnés, pourquoi pas nous ?», dira un policier révoqué. «Nous sommes Algériens et nous vivons une situation sociale dramatique. Nous dirons au général El Hamel que nous sommes convaincus qu'il défendra notre cause», ont ajouté d'autres policiers. «On dit que le nombre de policiers révoqués est de 5000. C'est facile de trouver une solution. Plusieurs d'entre eux sont morts et d'autres sont partis à l'étranger. Nous demandons nos droits», dira un autre policier révoqué.