Soixante-dix islamistes ont été arrêtés dans le nord de la Jordanie, après de violentes manifestations au cours desquelles des dizaines de personnes ont été blessées vendredi, pour la plupart des policiers, a indiqué hier un responsable des services de sécurité. Les suspects, membres du mouvement salafiste (sunnite ultra-conservateur), ont été arrêtés vendredi lors de descentes à Zarqa, où ont eu lieu les heurts, et dans la ville voisine de Rassifeh, quelques heures après que des manifestants islamistes eurent attaqué la police, selon la même source. Dans un premier temps, 120 personnes avaient été détenues, mais 50 ont été libérées et 70 sont actuellement interrogées pour implication présumée dans les violences à Zarqa vendredi, a ajouté le responsable sous le couvert de l'anonymat. Selon un membre du mouvement salafiste, 22 de ses responsables figurent parmi les personnes détenues, dont son chef, Chahata Al Tahawi. Ces heurts, les plus graves depuis trois semaines dans le pays, s'étaient produits vendredi, alors que des manifestations anti-gouvernementales étaient organisées dans plusieurs villes de Jordanie. Les salafistes manifestent depuis plusieurs semaines pour demander la libération de leurs partisans emprisonnés, en marge de rassemblements de l'opposition pour des réformes démocratiques.