Les travailleurs de l'APC de Sidi M'hamed ont déclenché hier un mouvement de protestation pour exiger la reconnaissance de leur section syndicale, créée récemment et affiliée au Syndicat national autonome de l'administration publique (Snapap). Les contestataires ont décidé de maintenir la pression jusqu'à la prise en charge de leur principale revendication qui est un droit garanti par la Constitution. Dans la journée d'hier, une centaine d'employés de différentes catégories ont observé un rassemblement devant le siège de l'APC en guise de protestation contre la politique d' «injustice» et de «hogra» appliquée par le président de cette APC, Mokhtar Bourouina. Ce dernier est accusé de bloquer l'installation de la section syndicale depuis 2002, pour dissimuler les «détournements des œuvres sociales opérés depuis plusieurs années à son profit et à celui du secrétaire général de l'APC». Les protestataires estiment que ce dépassement est à l'origine de toute cette «mascarade». «Le maire bloque toute installation de section syndicale pour qu'il ne soit pas obligé de rendre des compte concernant le dossier des œuvres sociales», affirme l'un des grévistes rencontré sur les lieux. «M. Bourouina n'a pas hésité à utiliser la répression pour faire taire toute protestation. Il a commencé par licencier cinq employés, car membres du bureau de la section syndicale. La lettre de licenciement a été signée jeudi dernier. Ils seront présentés également devant le conseil de discipline», regrette le même intervenant. Il ajoute que «plusieurs autres employés ont été retenus à l'intérieur de leurs bureaux contre leur gré, pour ne pas participer au sit-in d'aujourd'hui (dimanche ndlr)». Ces agissements n'ont fait que renforcer l'obstination des employés qui se disent démunis de tous les droits légaux, notamment celui d'avoir des activités syndicales. A cet effet, une banderole a été suspendue en face de l'APC où on pouvait lire «La liberté syndicale est un droit garanti par la Constitution». D'autres slogans étaient affichés exprimant le ras-le-bol des fonctionnaires, comme «Non à la hogra», «Non à la marginalisation». Les manifestants insistent sur la réintégration des cinq employés suspendus de leur poste de travail «arbitrairement». «Cette décision est arbitraire et viole les lois de notre pays», s'exprime Réda Mechri, président du bureau de la section syndicale de l'APC qui fait également partie des personnes licenciées. Il ajoute : «Il est de notre droit de constituer une section syndicale pour défendre les intérêts des travailleurs.» Il déclare que les employés de l'APC ont décidé de tenir quotidiennement un sit-in pour exiger leurs droits. M. Bourouina a, pour sa part, estimé que ces agissements sont contraires à la loi. «Je ne suis pas contre le travail syndical, mais je suis contre l'anarchie et contre tous ceux qui ne respectent pas les procédures réglementaires», explique le maire, qui estime qu'ils «sont une minorité non représentative». Ils seront, selon lui, appelés à répondre à un questionnaire pour abandon de poste. Interrogé sur l'éventualité de convier les représentants des travailleurs à la table des négociations, il affirme qu'il est «hors de question de négocier avec une section syndicale non légitime». Cependant, «les portes sont ouvertes pour ceux qui veulent regagner leur poste de travail».