Le grand complexe de transformation de carton, qui a défrayé la chronique suite à sa descente aux enfers avec une faillite confirmée par voie judiciaire en décembre 2009, porte depuis le 14 avril l'appellation Tonic industrie (entreprise publique économique) suite à sa récupération par l'Etat. Il sera géré par Mourad Khobzi, ancien directeur de développement du Groupe industriel du papier et de la cellulose (Gipec Spa). Hier encore, ce dernier, qui venait d'être installé, a indiqué que «le mouvement de grève déclenché par les travailleurs venait de prendre fin». A l'instar de ces 10 Sarl qui appartiennent à l'Etat et qui seront gérées par la Société de gestion des participations de l'Etat Chimie-Pharmacie (SGP Gephac), Tonic emballage, qui a été transformé en entreprise publique économique (EPE), sera géré par un ancien directeur désigné en qualité de PDG par le directeur général du Trésor. Ce dernier sera chargé également de la gestion des 10 entreprises en attendant la mise en œuvre du processus de son absorption par l'EPE Tonic industrie. Selon une source sûre, et hormis Tonic emballage, les dix Sarl concernées par cette décision sont Model emballage, Haulote Algérie, Ouate industrie et fabrication, Poly Paper, Alpina Board, Alstra Construction, Post Print, General Taka et OD Béton. Il est à rappeler que Tonic emballage a vu le jour en 2000 suite à l'octroi du plus gros crédit de l'histoire en Algérie et concédé en partie par la Badr. En effet, plus de 80 milliards de dinars (1,1 milliard de dollars) dont 65 milliards DA engagés par la seule Badr. Ce crédit n'a pas manqué de faire jaser l'opinion. La dette contractée et qui n'a pas été honorée a mis en péril l'existence de cette entité. Dès les premiers signes de faillite, des industriels furent tentés de la récupérer mais firent marche arrière en raison de la dette en question. Il convient de rappeler également que les gestionnaires de Tonic emballage avaient fait usage de capital financier en accaparant un patrimoine immobilier qui a ensuite été récupéré par la Badr. Il est question de plusieurs infrastructures dont trois grands immeubles à Alger-Centre, un autre à El Mouradia et un immense hangar à Bab El Oued. A la suite de la faillite de Tonic emballage et ne pouvant recouvrir les crédits octroyés, la Badr a, par voie de justice, réussi à récupérer les biens immobiliers à dessein de les mettre en vente. Une opération qui s'est avérée impossible étant donné qu'après la publication d'un avis d'appel d'offres, ces biens n'ont jamais trouvé acquéreur en raison de leur coût élevé. Selon une source bien au fait de ces opérations, «tous les potentiels acheteurs se sont rétractés à l'annonce des prix», ajoutant que «ces derniers n'ont à ce jour pas été cédés». Selon des cadres de la Badr, «ce préjudice a failli entraîner la Banque algérienne du développement rural (Badr) à une banqueroute certaine n'était l'assistance financière accordée par d'autres banques algériennes». A propos de la grève illimité déclenchée par 400 travailleurs sur les 500 que comptent les quatre unités de la société Ouate industrie et fabrication et qui a pris fin hier, M. Khobzi a indiqué que «tout est rentré dans l'ordre». La grève en question convoitait la satisfaction des revendications sociales portant essentiellement sur la titularisation des personnels contractuels, l'élaboration d'une convention collective pour l'ensemble des 2500 travailleurs du groupe, une hausse des salaires et l'amélioration des conditions de travail. Hier encore, les employés au sein du complexe ont apporté une confirmation quant à la reprise du travail par les grévistes.