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«Cédez le pouvoir aux jeunes»
BOUGUERRA SOLTANI À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 22 - 03 - 2011

l «Il est urgent d'ouvrir le dossier des binationaux qui occupent des postes de responsabilité.»
Les grands changements qui se profilent à l'horizon, l'effervescence que connaît la scène politique nationale, la situation en Libye et ses répercussions sur la sécurité nationale, le contexte actuel ainsi que l'avenir du courant islamiste en Algérie et dans le Monde arabe et l'Alliance présidentielle, sont autant de dossiers importants que L'Expres-sion a jugé utile d'aborder avec le président d'une formation politique qui pèse lourd sur l'échiquier politique national, à savoir le Mouvement de la société pour la paix (MSP).
L'Expression: Vous avez ouvert, à l'occasion de la Fête de la victoire, le dossier de la double nationalité. Qu'est-ce qui a motivé une telle démarche?
Bouguerra Soltani: Trois points épinglaient les accords d'Evian. Parmi ces points figure le dossier relatif à la double nationalité. La question a été abordée lors des négociations des Accords d'Evian. Le moment n'est-il pas venu pour réviser la question de la double nationalité? N'avons-nous pas le droit de vérifier la nationalité des personnes placées dans des postes de responsabilité sensibles? Il est urgent d'ouvrir ce dossier. Il est du droit de la génération de l'Indépendance de dire non à l'accès des binationaux aux postes de responsabilité sensibles.
Votre dernière sortie médiatique a suscité plusieurs interrogations et diverses réactions politiques. Assisterons-nous à la naissance d'un nouveau MSP, version opposition?
Nous ne pensons pas mettre un pied dans l'opposition. Il s'agit d'une initiative à travers laquelle nous voulons dire qu'il était temps de procéder à des changements profonds et vastes. Des changements qui doivent être à la hauteur des aspirations du peuple algérien. Des changements d'une Algérie qui se prépare à fêter le cinquantenaire de son indépendance en 2012. Il est inconcevable que l'Algérie fête ses cinquante ans d'indépendance avec la même mentalité, la même politique et les mêmes têtes.
Les jeunes de l'Indépendance doivent prendre le flambeau des mains de la génération de la Révolution dans le calme, dans la sérénité et avec une confiance totale. Notre discours n'a pas changé, mais il s'est adapté à l'actualité.
M.Soltani, comme vous, le président de la République a, dans son message à l'occasion de la Fête de la victoire, annoncé que des réformes politiques sont indispensables. Concrètement pour vous, jusqu'où ces réformes doivent-elles aller?
Les réformes momentanées ne répondent pas aux aspirations des Algériens. Au MSP, nous acceptons, provisoirement, ces mesures d'apaisement. Mais nous attendons un changement profond qui commence avec des réformes politiques globales et qui se termine par la révision des batteries de lois décidées durant les années 1990 à 2010. Ces lois ont été décidées durant la tragédie nationale et imposées par l'état d'urgence. Tout cela relève du passé, on doit donc, affronter notre réalité avec une nouveau système politique.
Votre formation qui a voté, en 2008, pour l'amendement de la Constitution laissant, entre autres, le mandat présidentiel ouvert, revendique aujourd'hui une nouvelle loi fondamentale où le président de la République est rééligible une seule fois. Comment expliquez-vous une telle contradiction?
Je ne vois aucune contradiction. En 2004, nous avons choisi de nous allier au chef de l'Etat pour lui permettre d'achever ses objectifs, notamment celui de passer de la concorde civile à la réconciliation nationale. En 2009, la situation sécuritaire et politique en Algérie nous ont imposé le besoin d'accorder au Président Bouteflika un autre mandat. Nous l'avons fait dans l'intérêt de la nation. Il est dans l'intérêt national, aujourd'hui, de revenir à la situation ordinaire visant l'alternance au pouvoir. Cela nécessite une révision globale de la Constitution limitant le mandat présidentiel.
Etes-vous pour une Assemblée constituante?
Nous sommes contre cette idée. Nous ne voulons pas retourner à 1963. Nous ne voulons pas ruiner les acquis des Algériens et retourner cinquante ans en arrière. Nous voulons avancer et non pas reculer. Nous ne voulons pas hériter des désaccords survenus entre les compagnons d'armes après l'Indépendance.
Soutenez-vous l'interdiction des marches dans la capitale?
Les réserves émises sur cette question, étaient motivées par les douloureux événements survenus dans la capitale. Ceci dit, nous sommes pour l'autorisation des marches pacifiques à Alger à condition qu'il y ait des engagements de la part des partis politiques qui souhaitent marcher. Il s'agit d'un engagement moral et politique, d'une responsabilité civile de la part des formations politiques. C'est une sorte de garantie pour éviter la destruction des biens publics.
Etes-vous pour l'agrément de nouveaux partis politiques y compris pour les anciens émirs des groupes armés - repentis - qui souhaitent revenir sur la scène politique?
Nous soutenons les libertés. L'agrément de nouveaux partis doit être soumis à deux conditions. On ne revient pas à la tragédie nationale. C'est une ligne rouge. La seconde condition est de respecter la Constitution et les lois de la République, ne pas menacer l'unité nationale et garantir une valeur ajoutée pour le pays. Le MSP refuse le retour à la politique de division et les menaces d'intervention étrangère. Ce temps est révolu, Dieu merci!
Dans un Etat de droit, tout le monde est soumis à la justice. Tous les acteurs politiques doivent avoir leurs chances pour activer. Il appartient, également, à la justice de geler les activités des partis agréés si elle perçoit un danger.
Miloud Chorfi, porte-parole du RND, vous taquine au sujet de l'Alliance présidentielle. En guise de réponse à votre dernière intervention sur ce dossier, il a affirmé que l'Alliance n'est pas «un gâteau à partager». Votre mécontentement par rapport à cette coalition tient-il du fait que le MSP n'a pas eu sa part de gâteau?
Nous dirons aussi que l'Alliance n'est pas un gâteau à partager. Le MSP n'a jamais demandé sa part de gâteau. Il s'agit d'un partenariat politique. Nous nous sommes alliés avec le Président Bouteflika. C'est à lui de promouvoir cette Alliance en partenariat politique ou de la suspendre. Notre avenir dans cette coalition sera tranché en juillet prochain, à l'occasion de la réunion du conseil consultatif (majliss echoura). Nous appliquerons à la lettre les décisions qui sanctionneront cette réunion. Si les participants jugent utile de nous retirer de l'Alliance, nous le ferons s'ils décident le contraire, nous appliquerons également.
Certains partis politiques accusent l'Alliance présidentielle d'avoir fermé le jeu. Quel est votre commentaire là-dessus?
Nous nous sommes alliés pour des objectifs bien déterminés. Nous n'avons concurrencé aucune formation politique. Je dirais à ces partis qu'ils se constituent en alliances pour créer un équilibre sur la scène politique nationale. Ils ne doivent pas nous blâmer d'avoir fermé le jeu, mais qu'ils sont à blâmer d'avoir été absents. Ce sont eux qui ont échoué à s'unir sous un seul front démocratique, front national ou groupe d'alliances quelconque.
Vous avez, également, évoqué les médias lourds. Etes-vous pour une ouverture de la télévision et la radio nationales à l'opposition ou pour la création carrément de nouvelles chaînes privées.
L'ouverture médiatique au privé durant les années 1990 est une excellente expérience pour l'Algérie. Malgré tout ce qui a été dit sur cette presse, on s'est rendu compte, 20 ans plus tard, que c'est cette presse privée qui a défendu l'Algérie. Notre pays a été secoué et fait l'objet de nombreuses attaques que ni la presse publique ni la télévision nationale n'étaient en mesure d'y faire face. Pourquoi ne pas avoir le courage nécessaire pour tenter la même expérience sur le champ audiovisuel qui permettra l'émergence des radios et télévisions privées? L'ouverture graduelle de l'audiovisuel au privé sera par la suite au service de l'Algérie.
Beaucoup d'observateurs de la scène politique affirment que le courant islamiste a perdu de sa crédibilité à cause des événements de la tragédie nationale. Etes-vous de cet avis?
Il est incontestable que la tragédie nationale a fait perdre au courant islamiste de sa crédibilité. Cela ne veut pas dire que ce courant a totalement perdu toute sa crédibilité, mais il a régressé. Il est temps pour ce courant de changer de discours.
De passer du discours idéologique au discours de la technologie. Je m'explique: l'idéologie n'influence plus la génération du Facebook. Cette génération accorde de l'importance aux services offerts et à la valeur ajoutée.
Les islamistes commencent à sortir de leur ghetto dans le Monde arabe. Le retour d'En-Nahdha en Tunisie, les Frères musulmans en Egypte et d'autres partis islamistes au Yémen, en Jordanie et au Bahreïn. Comment perçoit le MSP ce retour des islamistes dans le Monde arabe?
Il est temps pour les partis islamistes de sortir de leur ghetto et d'être partie intégrante de leur population. Ils doivent s'adapter aux revendications de leur peuple. Ils doivent changer de discours. Le tort des partis islamistes est le fait qu'ils se considéraient comme des maître nageurs, des sauveteurs qui viennent au secours d'une population totalement noyée. Or, ce n'est pas le cas.
Lors de votre passage à la rédaction de L'Expression, il y plus de cinq années, vous avez promis ceci: «Attendez-nous en 2012». Qu'en est-il à une année de cette échéance?
Notre pari est le suivant: la génération de l'Indépendance doit prendre pacifiquement le flambeau de l'ancienne génération, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'Indépendance.
Au cours de cette «transition», le MSP sera au rendez-vous avec l'Histoire. Une Histoire qui marquera le début d'une deuxième phase de la République algérienne entre une génération qui reçoit les pouvoirs et une autre qui les transmet.
Que la génération de la Révolution comprenne qu'elle a libéré le pays. Elle a battu une grande puissance colonisatrice dans le monde. De fait, il est de son droit de prendre le pouvoir. Durant cinquante ans, elle nous a appris le patriotisme, le courage, la fidélité et le sacrifice, mais aujourd'hui, il y a eu des changements. La génération de l'Indépendance a atteint la maturité politique et il revient, de ce point de vue, à la génération de la Révolution de transmettre à celle de l'Indépendance, «Le serment des martyrs».
Les martyrs ont sacrifié leur vie pour une Algérie démocratique, sociale dont la souveraineté repose sur des principes islamiques, comme le stipule la proclamation du 1er Novembre 1954.
Je ne demande pas le départ de cette génération du pouvoir, mais que la génération de la Révolution remette le flambeau à celle de l'Indépendance tout en l'accompagnant dans la gestion du pays.
Le MSP présentera-t-il son candidat à la présidentielle 2014?
C'est au Conseil consultatif d'en décider. C'est encore tôt d'en parler. Il se pourrait qu'il y ait de grands changements d'ici 2014. De très grands changements pourraient intervenir d'ici là. La décision sera prise au moment venu, en 2014 ou bien avant.


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