La communauté internationale a appelé hier les autorités syriennes à la mise en oeuvre rapide de réformes afin de «répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien», tout en dénonçant les violences survenues lors des manifestations de vendredi, au cours desquelles des dizaines de personnes ont été tuées. Des manifestations antigouvernementales se sont poursuivies vendredi dans différentes villes pour protester et réclamer des réformes dans le pays. Selon des médias locaux, plus de 70 personnes ont été tuées lors de la dispersion de manifestants, alors que des militants des droits de l'homme ont fait état de plus de 80 morts, tout en avertissant que le bilan risquait encore de s'alourdir. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a vivement réagi à ces incidents, en appelant à «l'arrêt immédiat» des violences et à l'ouverture du dialogue entre toutes les parties. «Ce n'est qu'à travers un dialogue large et la mise en pratique effective de réformes que l'on peut répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien et assurer la paix et l'ordre dans la société», a souligné M. Ban. Les Etats-Unis ont de leur côté dénoncé «l'usage de la force par le gouvernement syrien contre les manifestants», en soulignant la nécessité de mettre en œuvre des «réformes sérieuses». Depuis que les mouvements de protestation ont commencé il y a deux mois en Syrie, «les Etats-Unis ont encouragé à plusieurs reprises le président Al Assad et le gouvernement syrien à mettre en œuvre des réformes sérieuses», a ajouté M. Obama. Les autorités syriennes ont regretté hier les déclarations «manquant d'objectivité» faites par le président américain Barack Obama sur la situation en Syrie. La Russie a fait part de son inquiétude concernant la situation en Syrie, en appelant à accélérer la mise en œuvre des réformes annoncées par les autorités de ce pays. «Nous sommes fermement convaincus que seuls un dialogue constructif et une accélération des réformes politiques, sociales et économiques de grande ampleur telles qu'exposées par la direction syrienne peuvent permettre un développement stable et démocratique», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a condamné hier «la répression aveugle et brutale» en Syrie qui contredit la levée de l'état d'urgence. «Seul un dialogue politique inclusif et des réformes répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien peuvent permettre de préserver la stabilité du pays qui est dans l'intérêt de tous», a conclu le patron du Quai d'Orsay. Le secrétaire au Foreign Office William Hague a quant à lui qualifié d'«inacceptable» le fait que des manifestants ont été tués par balles en Syrie et a demandé que la levée de l'état d'urgence soit vraiment appliquée. L'Italie a fermement condamné la répression violente par le régime de Bachar Al Assad des manifestations en Syrie, affirmant que «le droit de manifester pacifiquement doit être respecté». Le président syrien Bachar Al-Assad a promulgué jeudi un décret levant l'état d'urgence et allégé le dispositif sécuritaire dans le pays, une décision qui a été saluée par plusieurs pays ainsi que par des ONG. Al Assad avait également promis une loi autorisant les manifestations qui «protège les biens privés et publics de tout acte de sabotage».