Rencontré hier lors de la conférence-débat organisée au quotidien Ech Chaâb par le club de la presse des anciens étudiants de l'école nationale de journalisme, le politologue et docteur en information, Mohamed Adimi, nous a livré son avis sur l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie. Quels sont les enjeux politiques et économiques liés à l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie ? Sur le plan politique, le pouvoir pense que l'ouverture du champ audiovisuel constituera une réédition de l'état des lieux qui a résulté de la libéralisation de la presse écrite…Si l'ouverture se fait, je pense que les chaînes privées de télévision vont traiter l'information avec plus de rationalité que leurs homologues de la presse écrite. Economiquement, tout sera basé sur la production et le mode de consommation, le tout au milieu d'une concurrence entre les boîtes de production et les sociétés relevant du domaine de l'audiovisuel, puisque l'amélioration ne peut exister sans la concurrence. Est-ce que, selon vous, avec l'ouverture du champ audiovisuel, l'Algérie va se doter de groupes ? Pourquoi pas, du moment que nous avons les moyens humains et financiers. Il n'y a que la décision politique qui manque. Que pensez-vous du traitement médiatique des chaînes satellitaires et de la propagande menée par ces chaînes au service de cercles occultes ? Aujourd'hui, les organes d'information ne se limitent plus à transmettre l'image et le son dans un but commercial, mais ils font dans le sens d'influencer et de façonner l'opinion des peuples et de la diriger. Les sociétés d'information sont devenues des espaces à l'instar des parlements, dont les directives sont claires et les desseins précis. A cette enseigne, on peut donner l'exemple des chaînes satellitaires arabes qui orientent leurs projecteurs sur des pays et pas sur d'autres dont la situation est pire. Propos recueillis par